Le pagne traditionnel baoulé relève de l’identité culturelle de ce peuple akan. Cette étoffe très prisée sera célébrée du 16 au 19 août prochain dans les villages de Bomizambo et de Kondeyakro, dans la commune de Tiébissou.
Selon l’histoire, le pagne baoulé est un tissu traditionnel hérité du royaume ashanti du Ghana. Vieux de plus de six siècles, ce pagne est encore conservé par le peuple baoulé (Centre de la Côte d’Ivoire) depuis son arrivée en terre ivoirienne au 18ème siècle, guidé par la reine Abla Pokou. « En venant du Ghana, nos mamans ont amené des graines de coton qu’elles ont semé. C’est ce coton qu’elles filaient », explique l’un des notables du village de Bomizambo. Le pagne traditionnel baoulé sera célébré au cours du « Tchin-Dan Festival » (Festival du pagne Baoulé), du 16 au 19 août 2018, dans les villages de Bomizambo et de Kondeyakro, sur la thématique « Tenues traditionnelles et noces en Afrique ».
En attraction Selon le Président de la mutuelle de Bomizambo, Commissaire général délégué du festival, Ousmane Gbané, l’objectif est de montrer à la Nation ivoirienne comment nos peuples célèbrent les mariages par des tenues vestimentaires particulières. « C’est une invitation à admirer le beau et à découvrir comment le grand peuple akan s’habille pour célébrer les mariages », explique-t-il. D’autres peuples, notamment les Gouros, les Sénoufos, les Mossis, les Abrons, les Dans, les Yoroubas, feront également découvrir aux festivaliers les tenues qu’ils arborent lors des cérémonies nuptiales. À une semaine de cet évènement, les préparatifs vont train et la motivation est au rendez-vous chez les jeunes des deux villages du département de Tiébissou (Région du Bélier). Selon le Commissaire général Norbert Etranny, les festivaliers auront droit à un défilé en pagnes baoulés, la présentation des nouvelles créations des tisserands et à l’explication des différentes étapes de conception de cette étoffe. « Nous allons partager le pagne baoulé. Il y aura un grand concours culinaire, un concours du plus vieux et plus beau pagne et bien d’autres activités pendant ces quatre jours de festivités ». Pour le maire de Tiébissou, Germain N’Dri, ce festival doit être une plateforme de promotion des talentueux tisserands et villageois de Bomizambo et de Kondeyakro, qui font du tissage du pagne baoulé leur principale source de revenu. Le « Tchin-Dan Festival » pourrait bien leur permettre d’impulser un nouveau souffle au développement de leur région. Le département de Tiébissou, la plus grande zone de production de ce tissu, souhaite créer une économie autour du pagne et parvenir à la modernisation de l’activité du tissage.
Anthony NIAMKE