De plus en plus, les séries télévisées francophones suscitent l’engouement des chaines de télévision étrangères. Lors de la 4ème édition du DISCOP d’Abidjan, elles ont été les grandes attractions et se sont bien vendues.
Tenue du lundi 28 au mercredi 31 mai 2018, la 4ème édition du DISCOP (marché du film et de la télévision) d’Abidjan, le plus célèbre marché africain de l'audiovisuel, avait pour objet de mettre en contact des acheteurs et des producteurs de contenus de 34 pays. Au cours de cette édition, un clin d’œil spécial a été fait aux séries francophones, de plus en plus produites en Afrique ces dix dernières années, damant ainsi le pion au telenovelas d’Amérique du sud, comme « Ma famille », « Les Bobodioufs », « Taxi Tigui », « Sœurs ennemies », « Brouteur.com » et bien d’autres. Avec plus de 2 200 chaînes de télévision qui diffusent par satellite sur le continent, pour 150 millions d’Africains parlant le français, les producteurs de séries doivent produire des contenus au goût de leurs téléspectateurs. « Les séries locales ont une approche moins déprimante de l’Afrique que les productions européennes. Elles arrivent à parler de vrais problèmes de société en y ajoutant du comique, du léger », estime la cinéaste ivoirienne Marina Niava. « Les gens sont contents de s’y retrouver. La série « Ma famille », par exemple, a connu un grand succès en Côte d’Ivoire, parce qu’on y vit le quotidien d’une famille avec un langage et un humour bien à nous », ajoute-t-elle. Pour le Directeur général de « Keewu production », Alexandre Rideau, les nouvelles séries qui sont en train d'arriver sur nos écrans devrait encourager les diffuseurs et les annonceurs à investir plus pour amorcer une pompe qui permette de générer plus d'argent dans le secteur.
Internet, un atout ? Face à l’épineuse problématique du financement, qui constitue la principale difficulté pour les productions cinématographiques en Afrique francophone, de plus en plus de réalisateurs se servent des réseaux sociaux comme d’un moyen de visibilité, afin d’être plus rapidement repérés. « Le marché africain est embryonnaire mais a un potentiel exponentiel, à travers notamment les TICs, qui facilitent la création en faisant la promotion de contenus africains à l’extérieur et entre États africains », a déclaré le ministre de la Communication, de l’économie numérique et de la poste, Bruno Nabagné Koné. Selon l’opérateur satellite international Eutelsat Communications, le nombre de foyers connectés atout numérique se déroule comme prévu.
Anthony NIAMKE