Du 28 au 31 mars prochain, le village de Yacolidabouo, dans la localité de Soubré, va abriter la 3ème édition du Didiga Festival, célébrant la parole et l’oralité africaines.
Concept artistique promu par feu l’universitaire Bernard Zadi Zaourou, le Didiga, selon son créateur, se définit comme l’art de l’impensable et la mise en scène de l’impensable. En clair, cet art a permis de décomplexer les traditions orales africaines. « Le Didiga, c’est la parole, mais la parole qui surprend, la parole contradictoire, la parole quelquefois polémique. Mais toute parole à un rôle, celui de conseiller. Le Didiga peut-être une parole inversée rien que pour un fait stylistique. Il s’agit à celui qui l’écoute de trouver toute la symbolique dont est chargée cette parole », explique le Professeur titulaire en Littérature orale et civilisation africaine, Paulin Kolia Zigui. Aujourd’hui, cet héritage légué à la culture ivoirienne continue d’être valorisé et cela à travers le Didiga Festival, dont la troisième édition se tiendra du 28 au 31 mars 2019 dans le village de Yacolidabouo, situé dans la localité de Soubré (région de la Nawa).
Oralité Pour cette édition 2019, qui se veut la consolidation de ce festival, désormais classé au rang de grand festival culturel de Côte d’Ivoire, la thématique sera axée autour de trois termes, la forêt, la parole et le Didiga. « Cette année, le Didiga Festival s’engage sur les chemins de la pédagogie et de la préservation indispensable de notre environnement en général et de notre forêt en particulier», a indiqué le président du Comité scientifique de ce festival, le Pr Paulin Kolia Zigui. Au-delà de l’hommage qui sera rendu au Pr Zadi Zaourou à travers la présentation d’une de ses pièces théâtrales, les festivaliers auront droit à un spectacle de poésie traditionnelle, qui passera en revue diverses formes de la parole artistique, notamment la parole de réjouissance et la parole profonde, qui seront dites par des poètes et poétesses. « La célébration de la parole nous entend dire combien nous devons lui être attentifs pour construire notre avenir. Retourner aux sources africaines du dire et du bien dire, écouter, puiser les trésors et féconder le développement », explique Zigui. Des spectacles de contes traditionnels africains authentiques seront proposés. Des artistes de renommée feront également le déplacement pour l’occasion pour apporter leur contribution à ce festival, comme le batteur ivoirien Paco Sery, qui sera d’ailleurs la grande attraction. Innovation, le peuple sénoufo sera à l’honneur pour cette édition.
Anthony NIAMKE