Qu’on le veuille ou pas, la paix est le socle primordial du développement d’une Nation. Un principe que veut prôner Émilienne Yao, par l’entremise des alliances interethniques, à travers le festival qu’elle initie en juillet prochain, « Tous 1 pour la Côte d’Ivoire ».
Les alliances en Côte d’Ivoire, ou « le pacte de non-agression », sont un phénomène social dans le pays, et partout en Afrique, qui autorise un groupe à plaisanter avec un autre et à même « l’offenser » sans risque de se voir agresser. Les alliances ethniques donnent l’occasion de plaisanteries qui ont pour seul but de détendre l’atmosphère, puisque l’on doit accepter sans rancune le regard critique de l’autre sur sa propre culture. L’ultime avantage des alliances interethniques est qu’elles représentent un facteur de paix entre les différents groupes culturels, à cause du pacte de non-agression et d’assistance mutuelle qui les lient. C’est donc sur cette culture des alliances « à plaisanterie » que la Présidente de l’ONG « Pour l’amour du prochain », Émilienne Yao, s’appuie pour l’organisation en juillet 2020 du festival « Tous 1 pour la Côte d’Ivoire », car, selon elle, par la culture la paix peut être valorisée.
La paix par les alliances « Nous amènerons les Ivoiriens à redécouvrir leurs régions en favorisant l’amitié et l’entente entre les peuples. Aussi allons-nous les appeler à une réconciliation vraie, en montrant les bienfaits des alliances interethniques et leur pouvoir dans la restauration du tissu social », confie Mme Émilienne Yao. Pour cela, plusieurs communautés étrangères seront aux côtés des Ivoiriens pour célébrer cette journée où le brassage culturel sera au centre de toutes les attentions. Prestations de groupes ethniques, concours de beauté (hommes, femmes), concours de danses et de contes, concours du meilleur orateur des pays étrangers, concours gastronomiques, match de football et bien d’autres activités meubleront le festival. Avec les conflits communautaires qu’a connu la Côte d’Ivoire ces dernières années, ces valeurs culturelles tendent à disparaître. Alors que les tensions auraient pu être circonscrites en usant du jeu des alliances interethniques. Pour l’ex Président de l’Association pour la promotion de la parenté à plaisanterie (AB3P), feu Boniface Batiana, « si la parenté à plaisanterie existait entre Hutus et Tutsis, il n’y aurait sûrement pas eu de génocide au Rwanda ». Avec la culture des alliances interethniques, les Ivoiriens devraient s’attacher fermement à un retour à la tradition, afin de consolider l’amour et la tolérance en cette période sensible que traverse le pays, et surtout avec l’élection présidentielle à venir.
Anthony NIAMKE