Le Goli, danse emblématique du peuple baoulé, sera célébré en avril prochain à Béoumi, à Pâques, au cours d’un festival. Une initiative du Cercle scientifique du Gbêkê (CSG), qui veut valoriser la richesse et les valeurs culturelles de ce peuple du centre de la Côte d’Ivoire.
Classé au patrimoine culturel ivoirien, le « Goli » est un masque danseur sacré du peuple baoulé qui a pour dépositaire le groupe ethnique Kodès avec pour capitale, Béoumi (région du Bélier). Mais l’origine de cette danse est attribuée au « Wan », qui fait partie du groupe ethnique Gouro. Le « Goli », qui imite un dragon lorsqu’il danse, selon les Wan, est la manifestation de l’esprit qui l’habite provisoirement, de sorte que la personne qui le porte subit inconsciemment des gestes brusques et répétés. Depuis trois ans, le Cercle scientifique du Gbêkê (CSG), présidé par le Professeur Samuel Gadegbeku, œuvre pour la promotion et la valorisation de ce pan de la culture baoulé à travers un festival dénommé « Festival Goli de Béoumi », prévu pour se tenir dans la période de la Pâques.
« Le Goli, masque, danse, religion ou fétiche sacralisé par nos ancêtres, met en évidence la singularité des valeurs culturelles du peuple baoulé en général et celles des Kodès en particulier. Cette plateforme est l’occasion chaque année de promouvoir le Goli dans toute ses dimensions, artistique, culturelle et philosophique », explique le commissaire général du festival, Pr Samuel Gadegbeku. Avec le chant, la musique, le masque et la danse, le Goli, selon lui, est un opéra qui concerne tous les fils et filles du village. La musique se fait avec le « Toa », de grosses calebasses serties de perles, que seuls les Wan et Kodès utilisent, accompagnés d’une corne appelée « Wê », le tout permettant la danse du masque et celle des hommes, qui s’apprend dans la bois sacré. « Toutes les spécificités et la portée sociale du Goli seront mises en avant lors du festival. Le Goli, c’est une famille, avec un chef de famille, une reine mère et des enfants, et des prérogatives particulières pour chacun des membres. Tout cela sera dévoilé au cours de ces festivités », a indiqué le commissaire général. Comme le « Zaouli », musique et danse populaire des communautés gouro inscrite depuis 2017 au patrimoine immatériel de l’Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO), le « Goli » devrait connaitre très bientôt son inscription sur la liste de l’organisation onusienne, dans le cadre de la sauvegarde des œuvres culturelles mondiales.
Anthony NIAMKE