S’inspirer de la tradition pour l’épanouissement de la jeunesse, c’est la mission que s’est assignée l’AESCO avec l’exposition « Jeux et sociétés africaines », organisée par « Cap Sud Art » jusqu’en février 2018.
Apprendre des jeux et sociétés traditionnelles d’Afrique est une belle initiative de l’Association d’aide à l’équipement scolaire et culturel d’Orléans (AESCO), à travers le concept « Cap Sud Art », qui offre le cadre idéal, dans la galerie commerciale homonyme, pour la promotion de l’art et de la culture contemporaine. L’exposition « Jeux et sociétés africaines », du 18 janvier au 15 février 2018, plonge le public, surtout les jeunes, aux origines des sociétés africaines et leur apporte des connaissances sur l’importance des jeux pour les communautés et leur incidence sur la vie des populations.
Jouer pour mieux apprendre Sur le site de 300 mètres carrés, en plein cœur du centre commercial, dans la commune de Marcory, 12 panneaux présentent des jeux très ou peu connus pratiqués dans plusieurs cultures africaines. De « l’Awalé », pratiqué en pays baoulé, au « Dili » ou « Marelle » du Sahel, au sud du Sahara (Sénégal, Soudan…) en passant par le « Dogodogoni »pratiqué par les fillettes dans le nord de la Côte d’Ivoire ou encore le « le Kélio », chez les Bétés, une panoplie s’offre au public, surtout les élèves et étudiants d’Abidjan, émerveillés de ces découvertes. Regroupés en catégories, ces jeux ont plusieurs fonctions. L’Awalé, jeu de réflexion, stimule l’intellect. Basé sur le calcul, il permet aux élèves d’être plus à l’aise avec les chiffres. Certains jeux éducatifs, comme « Roi, Reine et Princesse », pratiqué dans la région de Korogho et au Benin, demandent de la rapidité et de l’habileté. Ces fonctions ludiques permettent aux jeunes d’apprendre en s’amusant. Les différents jeux, qui pour la plupart remontent à l’Antiquité, « renvoient à des connaissances en histoire, sociologie, ethnologie et mathématiques », explique Mme Anne-Frédérique Amoa, Directrice de l’AESCO. À travers l’exposition de ses pratiques ludiques qui font la fierté culturelle des peuples d’Afrique, l’objectif est d’encourager l’orientation des élèves vers les carrières scientifiques, moteur de l’évolution de nos sociétés. « Cette exposition est dans l’intérêt de la jeunesse ivoirienne. Aujourd’hui, nous sommes à l’ère de la technologie et, si nous voulons avoir des industries, il nous faut former cette jeunesse aux métiers techniques », souligne-t-elle, avant d’expliquer que la technologie apprise à l’école apparait souvent comme quelque chose de complexe. Par contre, lorsqu’elle est dispensée de façon ludique, à travers tous les jeux présents dans nos cultures, elle donne l’envie d’apprendre aux enfants.
Anthony NIAMKE