À 25 ans, Désiré Koffi Mounou est en train de se « peindre » un nom dans le troisième art ivoirien. Ce natif de Buyo a choisi de faire intervenir des déchets électroniques dans ses créations picturales pour réaliser des chefs-d’œuvre artistiques.
La relève ivoirienne de la peinture et du dessin est assurée par une jeune génération d’artistes peintres pétrie de talent. L’un d’entre eux se démarque par son style, assez original. Désiré Koffi Mounou, plus connu sous le nom de « Peintre Mounou » a choisi en effet de recycler de vieux téléphones portables dans ses toiles. Peinture et nouvelle vie pour les déchets électroniques, le trait d’union est désormais fait.
Seconde vie « De nos jours, on se rend compte que tout le monde est attaché à son téléphone portable. Mais, après utilisation, ces appareils sont délaissés et on les retrouve généralement dans les poubelles et autres décharges. C’est cela qui m’a motivé, leur donner une seconde vie », explique à JDA l’artiste. Procédant par collage, une technique qui consiste à organiser une création plastique par la combinaison d'éléments séparés de toutes natures, Mounou arrive parfaitement à décrire les maux qui minent la société. « Tout part d’une idée que je dessine sur du papier. Après je retranscris cela sur une toile, avant de procéder au collage des objets pour donner forme à ce que je veux exprimer ». À l’aide des écrans tactiles et des claviers récupérés sur les téléphones portables qu’il a pris le soin de collecter, le peintre réalise des toiles traitant de sujets d’actualité, comme les inondations, les enfants en conflit avec la loi communément appelés « microbes » ou encore les violences faites aux enfants. L’une de ses toiles, « La récréation », montrant des enfants en joie, a connu un franc succès lors d’une exposition à Paris. Passionné de dessin dès son plus jeune âge, Mounou a vu sa vocation s’affirmait très tôt et gagne un concours alors qu’il n’est encore qu’à l'école primaire. Pur produit de l’Institut national supérieur des arts et de l'action culturelle (INSAAC) d’Abidjan, il a déjà à son actif plusieurs expositions en Côte d’Ivoire (Musée des civilisations d’Abidjan et hôtel Ivoire) et à l’étranger (Maroc, Bruxelles, Paris). En février prochain, il sera à Paris dans le cadre de la Journée internationale de l’enfant soldat. Il participera à d’autres expositions en 2019 à Bruxelles, Tanger puis encore Paris. « Je veux me faire connaitre sur tous les continents », souhaite-il, ayant pour ambition d’ouvrir un centre de formation àl’art du recyclage.
Anthony NIAMKE