Avec une floraison de productions cinématographiques made in Côte d’Ivoire, le cinéma ivoirien sort petit à petit du coma dans lequel il était plongé, et se positionne à l’international.
L ’interprète », « Et si Dieu n’existait pas 1 et 2 », « National Security », « Sœurs Ennemies », sont, entre autres, des productions récentes venues grossir le catalogue du cinéma ivoirien. Depuis ces trois dernières années, il existe une volonté chez les professionnels du secteur de positionner la Côte d’Ivoire sur la carte du cinéma africain, dominé par le Nigeria et le Ghana.
Financements aléatoires
Avec une moyenne de 2 à 3 films qui sortent tous les deux mois, les productions s’invitent dans les festivals internationaux. Mais la question des financements demeure centrale. Certains réalisateurs arrivent à boucler leur budget grâce à des partenaires privés, alors que d’autres, par contre, se voient contraints de mettre la main à la poche, comme Brigitte Bleu, réalisatrice du film « Virus 1 et 2». Elle soutient avoir financé ses films à hauteur de 45 millions de francs CFA. Plus chanceux, Phillipe Lacôte, a reçu un financement de l’État à hauteur de 7% du budget pour « Run », le reste venant de l’extérieur. La série « Ma famille » a tout récemment bénéficié d’une subvention de 100 millions de francs CFA pour sa nouvelle saison. Pour accompagner cette dynamique, le gouvernement a mis en place un programme d’aide à la restauration des salles en 2015, qui pourront disposer d’un fonds de 150 millions de francs CFA. En effet, sur près de 80 salles sur le territoire, seulement quelques unes sont fonctionnelles, dont celles du groupe Majestic à Abidjan. La re- naissance du cinéma ivoirien est aussi à mettre à l’actif d’une nouvelle génération de réalisateurs et d’acteurs. Et même si la piraterie constitue encore un frein à leur développement, plusieurs films se vendent auprès des chaînes de télévision étrangères. Un paramètre qui reste important pour la suite.
Anthony NIAMKÉ