Dernière production des studios d’animation Afrikatoon « Ekoua » est un long métrage réalisé en 2019 à Abidjan qui projette le cinéphile dans un univers futuriste et ultra-connecté surfant entre tradition et modernité. Prévue pour le mois de mai, la sortie officielle du film a été reportée en raison de la Covid-19.
Après « Pokou, princesse Ashanti », « Soundjata, le réveil du lion » et « Wê, l’histoire du masque mendiant », inspirés de légendes ou de personnages historiques africains, « Ekoua » est la quatrième production des studios d’animation Afrikatoon. Réalisé sur les bords de la lagune Ébrié en 2019, ce long métrage d’une durée de 1 heure 20 minutes plonge les téléspectateurs dans un futur lointain, où priment mysticisme et cybercriminalité. Le dernier-né des studios Afrikatoon veut en effet mettre en lumière les forces et le dynamisme de l’animation africaine. Il a choisi de pointer du doigt une réalité que bien des pays africains tentent d’éradiquer : le cybercrime.
Cybercriminalité Selon le fondateur du studio Afrikatoon, Abel Kouamé alias Kan Souffle, l’histoire se déroule en 2088. Plusieurs pays africains sont désormais sous la domination des cybercriminels, ou « brouteurs », sans scrupules, prêts à tout pour arriver à leurs fins. Ils sont à la tête des plus grandes institutions financières et mettent en place des techniques d’arnaque de mieux en mieux élaborées, grâce à une technologie très développée, mais aussi et surtout grâce au mysticisme. Parmi ceux-ci, le plus puissant et le plus riche, à la tête de ce nouvel ordre mondial, est Ekoua, en fait une jeune fille insouciante de 19 ans, récemment nommée sacrificatrice par le Conseil des anciens. Elle se verra confier une mission de la plus haute importance, celle de réparer une erreur commise dans le passé. Entre courage, détermination et stratégie, Ekoua devra user de tous ses atouts pour se sauver, mais surtout pour sauver la vie d’un enfant. « Nous avions pour habitude dans nos longs métrages de retracer les vies de personnages historiques. Mais pour cette production nous avons voulu traiter d’un fait qui mine notre société, la cybercriminalité. L’héroïne de l’histoire tentera de mettre fin à ce système », explique Abel Kouamé. Avec un scénario captivant et dynamique, des personnages atypiques et un graphisme impeccable, « Ekoua », avant sa sortie officielle dans les salles de cinéma, est déjà couronné de succès, notamment avec le Prix du meilleur film d’animation au Eurasia international monthly film festival de Moscou (Russie), en décembre 2019, et bien d’autres distinctions.
Anthony NIAMKE