Le peuple Abouré de Moossou dans la commune de Grand-Bassam, s’apprête à célébrer sa fête de génération, le lundi 16 avril prochain (Lundi de pâques). une cérémonie traditionnelle en l’honneur des ancêtres.
Chez les Abouré du village de Moossou, la fête de génération est un moment important pour l’émancipation des jeunes de la communauté. C’est l’occasion pour eux d’être investis de responsabilités sociales. Désormais, leur opinion devra être prise en compte quand il s'agira de prendre d'importantes décisions dans l'intérêt de la communauté. Cette année, ce sera le tour de la génération Bélimpoué, qui succède à celle de Bléswoué, au pouvoir depuis 2007, selon son chef, Gunter Miessan.
Honneur aux mânes La cérémonie organisée après Pâques dans le premier quartier et en novembre dans le second, permet aux fils et filles du village de se ressourcer, de rester attachés aux ancêtres et à la tradition. « À l’occasion, on mime et joue à la guerre en utilisant des pouvoirs occultes. On teste la maturité des forces mystiques de la nouvelle génération », explique M. Miessan. La fête commence par la traditionnelle retraite dans la forêt sacrée afin de recevoir la purification du génie protecteur, « Awéni » du « Fakwê ». Il s’agit d'une danse guerrière exécutée en l'honneur des génies protecteurs du quartier Bégnili au son du grand tambour, « l’Attounglan ». Suit la parade en pirogue par catégories d'âge, notamment les « Baoulé », guerriers éclaireurs ayant pour rôle de chasser les mauvais esprits et les ennemis. Prennent également part à ce défilé les « Djamian », fournisseurs de nourriture aux guerriers, et les « Attiblé », les sages, gardiens du village et garants de la société Abouré qui ferment la parade lagunaire. Cette phase atteste, dit-on, de la maitrise de l’élément eau qui ne devrait plus constituer d’obstacle pour la nouvelle génération, explique son chef.
La manifestation s'achève par une procession des catégories d'âge dans la principale artère du quartier, avec à leur tête leurs chefs de guerre respectifs. L’après-midi, les fanfares prennent la relève pour donner un cachet populaire à cette fête ouverte à tous.
Anthony NIAMKE