« La nuit des rois » : dans l’enfer de la MACA

« La nuit des rois », c’est le nouveau film du réalisateur franco-ivoirien Philippe Lacôte, dont la sortie est prévu dans les salles de cinéma en Côte d’Ivoire à partir du 4 décembre. Cette production raconte l’histoire d’un jeune détenu qui doit faire aux luttes de pouvoir dans la prison la plus célèbre de Côte d’Ivoire, la MACA.

On pourrait dire que c’est l’évènement cinématographique le plus attendu de cette fin d’année 2020. Après « Run » en 2014 et « L’Âme du tigre » en 2016, le réalisateur franco-ivoirien Philippe Lacôte revient avec « La nuit des rois ». Un long-métrage d’une heure trente-trois qui n’a rien à voir avec un film de cape et d’épée. C’est l’histoire d’un jeune pickpocket qui arrive à la Maison d’arrêt et de correction d’Abidjan (MACA), la plus grande prison civile de Côte d’Ivoire. Il se retrouve au milieu d’une lutte de pouvoir entre prisonniers pour savoir qui succèdera au chef des détenus, Barbe Noire, vieillissant et malade. De plus en plus contesté par les siens, il décide de renouer avec la tradition du « Roman », un rituel qui consiste à obliger un prisonnier à raconter des histoires toute la nuit. C’est le jeune pickpocket qui est désigné. Il ne sait pas conter mais est hanté par une histoire, celle du chef « Microbe » Zama King.

Jeunesse criblée Ce chef-d’œuvre sera projeté dans les salles du Cinéma Majestic et à l’Institut français d’Abidjan à partir du 4 décembre prochain. Pour cette fiction, filmée presque comme un huis clos (en un lieu unique dont les personnages ne peuvent sortir), le réalisateur dévoile un pan des réalités carcérales et des enfants en conflit avec la loi. « Zama, c'est un personnage réel, c'est un chef de gang qui a existé à Abidjan et a lynché par la population. Il a commis beaucoup de crimes et il était le chef des Microbes », explique le réalisateur. « Les Microbes, ce sont les gangs de 8 à 18 ans qui sèment la violence dans les quartiers populaires d'Abidjan et qui attaquent à la machette et au couteau. Cela est montré dans le film », poursuit-il. Fervent défenseur de la cause de la jeunesse, Philippe Lacôte veut attirer l’attention des jeunes sur leur instrumentalisation par les hommes politiques. « En fait ce qui m’intéresse, c’est de montrer cette jeunesse qui est un peu prise dans un étau politique. La Côte d’Ivoire est un pays en proie à des guerres de succession qui ressemblent à celles qu’il y a à la MACA et ne s’arrêtent jamais ». « On a beaucoup de leaders qui veulent le pouvoir. On a beaucoup de leaders qui sont liés à des groupes ethniques, donc c’est quelque chose d’assez difficile à démêler. Et aujourd'hui c'est la jeunesse qui est instrumentalisée ». Avec un budget de près de 1,5 milliards de francs CFA, pour une participation de 196 millions de la part du Fonds de soutien à l’industrie cinématographique (FONSIC), ce film veut être une révolution du cinéma ivoirien. Et Philippe Lacôte compte bien le présenter à la cérémonie des Oscars en 2021.

Anthony NIAMKE

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