Le dimanche 4 novembre, l’attaquant ivoirien de Lille Jonathan Bamba a préféré les Bleus aux Éléphants. Ce énième refus d’un joueur potentiel de la sélection nationale pose bien des interrogations.
Sur le plateau de l’émission Téléfoot de la chaîne française TF1, le 4 novembre, l’attaquant franco-ivoirien des Dogues (Lille) Jonathan Bamba a annoncé sa préférence pour l’équipe de France au détriment de la sélection ivoirienne. « Je suis Français, j'attendrai le coup de fil du coach (Didier Deschamps). À moi d'être performant », a lancé le joueur de 22 ans. Évoluant aux côtés de son compatriote Nicolas Pépé, Jonathan Bamba brille de mille feux en ce moment avec Lille, actuel 2ème de la Ligue 1 Conforama. Avec sept buts et une passe décisive à son actif, il aurait été d’un grand apport aux Éléphants, en pleine mutation en ce moment. C’est un nouveau dossier sur lequel échoue la Fédération ivoirienne de football (FIF), après ceux du milieu de terrain offensif de la réserve du FC Barcelone Ballou Tabla, qui a choisi de jouer pour le Canada, de Tiémoué Bakayoko (Milan AC), qui préféré les Bleus ou encore de Joris Gnagnon, qui avait opté pour les Éléphants avant de changer d’avis pour la France.
Reconnaissance Les internationaux qui choisissent leur pays d’accueil plutôt que leur pays d’origine y sont pour la plupart nés ou arrivés en bas âge. Du coup, ils n’ont aucune notion des réalités africaines. C’est le cas par exemple de Ballou Tabla, dont le choix pour le Canada est une reconnaissance vis-à-vis du pays qui l’a adopté dès son plus jeune âge et lui a fourbi toutes ses armes. « C’est un pays qui m’a donné beaucoup et je dois lui donner en retour », explique-t-il. En outre, l’organisation et le professionnalisme hasardeux des différentes fédérations en Afrique sont également des facteurs qui poussent de nombreux binationaux à refuser la sélection, souligne le consultant sportif, Patrick Guitey. « Les conditions de jeu ne sont pas réunies et les différentes crises au sein des fédérations, entre autres, ne donnent pas envie à ces binationaux de venir en sélection africaine », affirme-t-il. En fait, si la Côte d’Ivoire bénéficie des prouesses de certains de ses binationaux, comme Maxwel Cornet ou Wilfried Zaha, c’est parce que leurs chances d’évoluer avec leur second pays étaient plutôt minces.
Anthony NIAMKE