Général Gaoussou Soumahoro : « Il est temps de mettre fin à la récréation »

Le Général Gaoussou Soumahoro fait face à une forte fronde interne.

Depuis plusieurs mois, la Fédération ivoirienne de boxe (FIB) vit une crise, née de la dissidence de certains présidents de clubs. Dans l’interview qu’il a accordée à JDA, le Président de la FIB, le général Gaoussou Soumahoro, apporte des éclairages.

D’où est partie cette crise, qui ternit l’image de la boxe ivoirienne ?

Après notre élection à la tête de la Fédération ivoirienne de boxe, nous avons organisé des États généraux qui nous ont permis de diagnostiquer les maux de la fédération. Ils se résument en manque de moyens financiers et mauvaise organisation administrative de la fédération et des clubs. Alors, pour pallier cela, dans une disposition très spéciale nous avons défini de nouveaux critères. Par exemple, pour être un club de boxe, il faut avoir un compte bancaire, un comité directeur, une équipe médicale et technique, un entraineur qualifié et une salle, avec au moins cinq boxeurs dans cinq catégories différentes. Après un recensement sur la base de ces critères, sur 79 clubs inscrits, il n’y en avait que 4 qui remplissaient les conditions. Après avoir accordé un délai aux clubs afin de se mettre à jour, nous en avons compté 18.

Au cours du recensement, des responsables qui avaient géré les précédents comités directeurs dirigeaient des clubs qui ne remplissaient pas les critères. Ces derniers, Bakary Kamega, Anthony Rabet et Moussa Traoré, ont décidé de démissionner et ont commencé à faire du bruit avec des clubs qui ne remplissent pas les conditions au sein de la Conférence des Présidents des clubs affiliés à la fédération (CPC). Ils ont élaboré des statuts qui sont la copie conforme de ceux de la fédération. Ils ont saisi la Confédération africaine de boxe, qui a même fait un déplacement en Côte d’Ivoire. Après les discussions, ils ont signé un engagement affirmant qu’ils mettaient fin à leur contestation. Après le départ du Président, en février dernier, ils ont pourtant d’investir les locaux de la fédération pour, selon eux, y installer un comité ad hoc.

Au cours de l’assemblée générale tenue le week-end dernier, a été décidée la radiation de ces dissidents. Pensez-vous que cela ramènera le calme ?

Comment comprendre que le Président de la confédération africaine de boxe ait fait le déplacement pour régler la situation et qu’on revienne plus tard semer le trouble ? Cette décision de radiation a été prise sur la base de la légalité. Nous sommes une fédération et il y a des statuts qui prévoient un certain nombre de sanctions. C’est au regard de tout cela que j’ai proposé à l’assemblée générale de statuer sur ce cas. S’ils posent des actes, la justice sera là pour nous départager. Nous ne pouvons plus accepter qu’ils fassent des choses dans l’impunité et qu’ils continuent de salir l’image de la boxe ivoirienne. Pour nous, la récréation a assez duré. Elle doit prendre fin.

Mais les dissidents affirment que vous avez « militarisé » la boxe ?

C’est archi faux ! Ce n’est pas parce que je suis général que je vais faire la part belle aux militaires. Les militaires sont aussi des citoyens et ont les mêmes droits que tous les autres. A la fédération, le comité directeur est composé de 17 personnes, dont seulement 4 militaires. Ce sont donc des arguments qui ne tiennent pas. Mieux, les salles les mieux organisées sont celles de la Société omnisports de l’armée (SOA). Et nous avons demandé aux clubs de profiter de ces installations pour s’entrainer. Ceux qui s’en plaignent aujourd’hui ont été aux commandes et n’ont rien réalisé.

Au-delà de tout ceci, quelles sont concrètement les difficultés auxquelles fait face la fédération ?

Les réelles difficultés de la fédération sont financières. Tout ce que nous faisons, c’est sur fonds propres, avec également l’aide de quelques bonnes volontés. La fédération n’a plus de sponsors. Cela se comprend, avec tout le remue-ménage occasionné par les dissidents. Au niveau des subventions du ministère de tutelle, nous ne recevons que 5 millions chaque trimestre.

En juin prochain, aura lieu à Abidjan le gala France - Afrique et en octobre la coupe d’Afrique se tiendra au Ghana. Comment préparez-vous ces deux grands rendez-vous ?

D’abord, pour le gala, nous avons mis en place des Comités d’organisation, national et international. De façon conjointe, ces deux comités travaillent afin que les choses se passent dans les meilleures conditions. Ensuite, pour la coupe d’Afrique, nous nous préparons également déjà. Le Directeur technique national et les boxeurs sont déjà à l’œuvre dans le cadre de la préparation du gala France - Afrique et cela se poursuivra avec la coupe d’Afrique.

Propos recueillis par Anthony NIAMKE

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