Dr Elvis Tano : La Silver Cup est notre challenge prioritaire

Élu à la tête de la fédération ivoirienne de rugby (FIR) depuis 2015, Dr Elvis Tano s’est inscrit dans une politique de développement du ballon ovale. Dans cette interview, il nous fait part de ses actions et de ses prochains challenges.

Quelle est la situation actuelle du rugby en Côte d’Ivoire ?

Aujourd’hui, le rugby ivoirien se porte bien. Contrairement aux dix dernières années, il est revenu sur la scène internationale. Nous avons pu organiser pour la première fois le tournoi régional de rugby à 7, que nous avons vaillamment remporté. Au niveau international, pour ce qui concerne le rugby à 15, nous sommes en première division dans la Zone B. Avec les activités de développement que nous menons, nos programmes, tel que le « Get into rugby » (GIR), qui est aujourd’hui en train de s’étendre sur toute l’étendue du territoire national, donnent grande satisfaction pour les trois années que nous avons passé à la tête de la fédération.

Quel est votre bilan ?

Il est assez positif. C’est vrai que nous avons quelques regrets, puisque que notre objectif était que cette année notre équipe nationale puisse jouer dans l’élite. Malheureusement, nous sommes restés en B, mais au moins nous n’avons pas régressé. Nous avons aujourd’hui avec nos jeunes, les U20, une équipe junior qui est allée défendre les couleurs nationales au Maroc l’année dernière et qui s’est très bien comportée. Pour la première fois, nous avons deux divisions dans le championnat national. L’année dernière, nous avons eu cinq équipes en Division 2 et huit en Division 1. C’est pareil cette année et nous avons deux autres clubs qui manifestent le désir de prendre part à notre championnat de 2ème division. Nous aurons donc 7 équipes en Division 2 et 8 en Division 1. C’est une grande satisfaction pour moi. Au-delà, avec la commission jeunes qui organise des tournois d’écoles depuis deux ans, nous avons permis à plus de 3 000 gamins, à Abidjan, de pouvoir toucher au rugby. Sans compter l’intérieur du pays, comme Divo, où s’est tenu le tournoi de Pentecôte, Yamoussoukro, avec les tournois des écoles de rugby, et Ouangolo, qui est un grand vivier du rugby féminin et qui participe à tous nos tournois de jeunes. Il y a de nouveaux clubs qui viennent de voir le jour à l’ouest du pays, à Bongouanou. Il y a également des tournois qui se déroulent dans d’autres localités. C’est donc vous dire que, contrairement aux années passées, depuis 2015 le développement du rugby ivoirien. C’est une grande fierté pour nous.

Toutes ces actions en faveur du rugby ont un coût. Quel est donc l’apport de l’État dans tout cela ?

L’État nous aide à travers la parafiscalité. Nous avons une vision et nous essayons de mener à bien nos différentes missions. Il est vrai que nous avions eu du mal à trouver des partenaires parce que nous n’avions pas de bonne visibilité, mais nous avons aussi l’aide de la World Rugby, qui finance en partie le programme de développement, surtout pour le rugby féminin et le « Get into rugby ». Toutes nos compétitions internationales sont à la charge de l’État de Côte d’Ivoire.

Quelles sont les difficultés auxquelles est confronté la plupart du temps le rugby ivoirien ?

On ne peut pas jouer au rugby quand on ne dispose pas de terrains adaptés. La Côte d’Ivoire est une grande nation de rugby depuis 1995. C’est ce sport qui a pour la première fois envoyé notre pays vers une Coupe du Monde. Malheureusement, en termes d’infrastructures, nous sommes le maillon faible. Nous n’avons pas de terrains. Nous essayons d’utiliser le terrain de l’Institut national de la jeunesse et des sports (INJS) et celui de l’Université de Cocody. À la faveur de la réhabilitation des stades, nous avons pu y ajouter le terrain de Bingerville, qui, j’espère, pourra cette année abriter nos rencontres, si l’Office national des sports (ONS) nous l’accorde, et, pourquoi pas, nous permettre d’organiser la Coupe d’Afrique en 2019.

Le championnat national démarre le 15 décembre prochain. Êtes-vous prêts pour ce nouveau challenge ?

Il était prévu que nous démarrions le 15 décembre 2018, mais, au sortir de la réunion avec le Comité directeur et l’ensemble des présidents de clubs, qui s’est tenue la semaine dernière, ceux-ci ont souhaité organiser l’Assemblée générale ordinaire avant de commencer le championnat. Nous avons, au niveau du bureau exécutif, accédé à leur requête. Donc le championnat senior démarrera le 8 janvier 2019. Cela laissera une marge à tous les clubs pour pouvoir s’affilier ou se mettre en règle. Cette année, nous avons un challenge, c’est de pouvoir organiser la Coupe d’Afrique senior, la Silver Cup, en Côte d’Ivoire. Nous en avons fait la demande à Rugby Afrique et nous en avons informé la tutelle. Nous espérons que nous obtiendrons cette organisation. Nous voulons nous donner tous les moyens pour que nos athlètes soient au mieux de leur forme lors de cette compétition, qui aura lieu en juin 2019.

Propos recueillis par Anthony NIAMKE

 
 
 
 
 

 

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