Le décès dimanche en plein match de championnat ivoirien de Sylla Moustapha, défenseur du Racing club d’Abidjan (RCA), à la suite d’un malaise, a relancé de plus belle le débat sur les conditions de travail des footballeurs évoluant dans le championnat national.
La réaction de l’ancienne vedette des Eléphants de Côte d’Ivoire, Didier Drogba, s’interrogeant sur l’effectivité et la fiabilité des visites médicales des joueurs à rajouter à la polémique.
« Condoléances au football ivoirien, trois décès de joueurs de ligue pro ivoirienne en moins de 4 ans. A quand les visites médicales obligatoires pour chaque joueur professionnel ? Prise de sang, ECG, tests d’efforts ?? A quand l’arrivée de la médecine sportive ? », a-t-il notamment écrit sur les réseaux sociaux. Si certains observateurs jugent ses observations fondées, d’autres y ont décelé un esprit de mauvais perdant après sa défaite à la dernière élection pour la présidence de la Fédération ivoirienne de football (FIF). Mais le problème de fond demeure. Y-a-t-il un suivi médical des footballeurs ivoiriens évoluant dans le championnat local ? « La FIF exige la visite médicale des joueurs à tous les clubs. Sans visite médicale, on ne délivre pas de licence. C’est bien réglementé et organisé (...) Ceux qui disent que des joueurs de Lys jouent sans visite médicale doivent aller bien se renseigner », a tenté de clarifier le président de Lys de Sassandra Mamadou Dia.
Mais selon le journaliste malien Boun Afane Doumbia, le joueur aurait été déclaré inapte à la pratique du sport après des malaises avec le Djoliba FC de Bamako, où il évoluait avant de signer au RCA. Alors comment a-t-il réussi à se faire établir à Abidjan le 5 janvier 2023 un certificat médical dûment signé par un médecin et le déclarant apte à la pratique du sport ? Comment a-t-il pu avoir une licence dans le championnat ivoirien, alors qu’il a été déclaré inapte dans un autre pays ? Pour certains observateurs, il n'est pas juste de faire endosser la responsabilité de ce drame au comité exécutif de la FIF pour un joueur qui (au final et si l’info du journaliste malien était avérée) a rusé avec sa propre vie. Accusée, la FIF est restée à ce jour silencieuse face à la polémique, se limitant, dans un communiqué d’informer les clubs de l’établissement d’un protocole additionnel prévoyant le port du brassard noir et l’observation d'une minute de silence pour les coups d'envoi des matchs lors de ses prochaines compétitions.
Serge Alain KOFFI