Sa dernière médaille date de 2015, avec le titre de vice-championne du monde. Depuis, Murielle Ahouré accumule les contre-performances, faisant penser à une fin de carrière, après avoir donné un nouveau souffle à l’athlétisme ivoirien.
Elle s’est révélée au grand public en 2013, lors des Mondiaux de Moscou et lors de la Ligue de diamant. Elle avait terminé sur la deuxième place du podium pour chacune de ces compétitions. La vice-championne du monde des 100 et 200 mètres poursuivra ses succès en 2014 et 2015, avec à la clé des médailles d’argent et le titre de championne d’Afrique à Marrakech, au Maroc. Des succès qui aiguiseront l’appétit de la sprinteuse Marie-Josée Ta Lou (Vice-championne du monde 2017), à qui elle semble passer petit à petit le flambeau. Aujourd’hui, la question de son avenir sur les pistes se pose avec acuité. Celle qui a donné un visage mondial à l’athlétisme ivoirien semble essoufflée.
Vers la fin ? Tout commence lors des Jeux Olympiques de Rio, en août 2016. Murielle
Ahouré est éliminée en demi-finale des 100 mètres. Une grosse déception pour la sprinteuse et la Côte d’Ivoire, qui avait placé en elle tous ses espoirs. Une contre-performance qui se répétera lors des Mondiaux d’athlétisme de Londres 2017. L’Ivoirienne terminera quatrième en finale du 100 m féminin. Une place terriblement frustrante, assortie d’une chute après un accrochage avec l’Américaine Tori Bowie. A 30 ans, l’athlète ivoirienne serait-elle en train de tirer sa révérence ? L’ancien Président de la Fédération ivoirienne d’athlétisme, Nicolas Debrimou, estime qu’il est trop tôt pour parler de déclin. Selon lui, Murielle Ahouré a encore beaucoup à donner, à condition qu’elle travaille dur pour revenir à son meilleur niveau. La double médaillée d’argent 2013 justifie ses contreperformances par le fait qu’elle a vécu une année particulièrement éprouvante, avec la disparition de son père adoptif. « Cette année est terrible, avec le décès de mon père qui continue de me déchirer. C’est une année noire», a-t-elle indiqué. Décidant de prendre du recul cette saison, la sprinteuse espère revenir à son plus haut niveau pour les championnats d’Afrique, début 2018, et ne compte pas s’arrêter si tôt, sûrement pas avant de glaner une médaille d’or. Pour y parvenir, la porte-drapeau de la Côte d’Ivoire aux Jeux olympiques de Londres devra s’armer de courage et redoubler d’ardeur, estiment les experts.
ANTHONY NIAMKE