Les équipes ivoiriennes de basket-ball engagées dans les différents « Afrobasket 2017 » n’ont pu être à la hauteur des attentes. Une mauvaise campagne que justifie dans cette interview le Président de la fédération, Mathieu Aguih-Miezan
Journal d’Abidjan : Quel bilan faites-vous des différentes prestations des équipes nationales de basket-ball féminine et masculine aux « Afrosbasket » qui ont eu lieu cette année ?
Mathieu Aguih-Miezan : Il est clair que le bilan est mitigé. Nous avons fini cinquième chez les filles et nous ne nous sommes pas qualifiés pour le deuxième tour chez les hommes. Donc il est clair que, pour un pays comme la Côte d’Ivoire, sur le plan du basket-ball, on aurait aimé avoir de meilleurs résultats.
Qu’est-ce qui n’a pas marché ?
Nous avons eu un budget qui était connu pour les éliminatoires. Il ne nous permettait pas de nous préparer convenablement et de participer comme il le fallait à ces compétitions. Pour ces deux Afrobasket, nous aurions pu choisir de ne pas participer, mais nous y sommes allés quand même, en nous disant que nous aurions des partenaires qui nous aideraient au dernier moment, ou encore que le ministère ferait un effort pour que nous puissions effectivement prendre part valablement à ces compétitions. Le ministère a par la suite effectivement fait sa part pour que nous puissions participer à l’Afrobasket Dames et Hommes. Si nous n’y étions pas allés, nous aurions pu subir de grosses sanctions de la part de la FIBA. Au niveau de la fédération, nous avons fait ce qu’il fallait pour avoir des équipes plus ou moins compétitives. Nous avons fait une bonne préparation en interne au niveau des filles et, au Mali, nous avons fini à la 5è place. Ce qui est un bon résultat. Au niveau des hommes, il est clair que nous avons été pénalisés, comme tous les pays d’ailleurs. Pour l’Afrobasket en Tunisie, nous n’avons eu que deux à trois semaines de préparation. Malheureusement, nous nous sommes plantés. Nous nous sommes rendu compte qu’il manquait beaucoup de choses à notre équipe, notamment la fraicheur physique. Je n’indexe personne. Je dirais que c’est la faute de tout le monde.
Il y a également eu l’épisode des 8ès Jeux de la francophonie, où la Côte d’Ivoire n’a pas pu défendre son titre.
C’est pareil, comme je vous l’ai dit. Les moyens ont été dégagés très tard. Et la fédération a fait ce qu’elle pouvait pour la mise en jambes des joueuses. On nous a annoncé des fonds qui ne sont jamais venus. La fédération a pris sur elle de commencer une préparation quasiment un an avant la compétition, pour être vraiment prête pour cette échéance. Et, les moyens n’arrivant pas, la fédération a fini par s’essouffler. Nous avons fait ce que nous pouvions pour défendre notre titre. Nous avions en face de nous des équipes extrêmement bien préparées. La France a envoyé sa meilleure équipe depuis plusieurs années, d’autres pays en ont fait autant et il nous était très difficile de rivaliser avec elles.
Toutes ses contre-performances ne sont-elles pas liées au malaise que vit depuis quelque temps le basket-ball ivoirien ?
À un faible degré, je dirais. Car au niveau des sélections Hommes et Dames, nous avions des joueurs qui n’ont pas participé au dernier championnat. Cela a joué sur le plan physique. Mais la véritable raison n’est pas là. Avec une préparation plus longue, plus adaptée à ce genre de compétition, je pense que la Côte d’Ivoire était en mesure d’obtenir de meilleurs résultats.
Aujourd’hui, qu’en est-il de la crise qui a secoué la fédération, avec des clubs qui ont décidé de boycotter le championnat national ?
Il est clair que, comme nous l’avons tous vu, que des clubs n’ont pas participé au dernier championnat. Des personnes ressources ont fait de l’intermédiation pour que les choses s’arrangent, mais je ne voudrais pas entrer dans certains détails. Il y a une nouvelle saison qui s’ouvre en novembre prochain. Nous avons de nouveau des salles de basket-ball et de quoi faire un bon championnat. Il n’y a pas de raison que ces équipes ne reviennent pas et il n’y a pas de raison que la fédération ne fasse pas en sorte qu’elles puissent revenir sur les parquets, afin que nous ayons un championnat très intéressant.
Interview réalisée par Anthony NIAMKE