Avec 20 médailles à son actif dont 15 en Or, 3 en Argent et 2 en Bronze, en powerlifting, Alidou Diamoutené est l’un des athlètes ivoiriens d’handisport, qui fait honneur au pays dans cette discipline. JDA s’est penché sur cet haltérophile au parcours atypique.
Si au football, la Côte d’Ivoire continue de se rappeler des prouesses de Didier Drogba, au taekwondo avec Cheick Sallah Cissé ou encore Ruth Gbagbi, en athlétisme, avec le duo magique des pistes, Murielle Ahouré et Marie-Josée Ta Lou, etc. en handisport (sport pratiqué par des personnes ayant un handicap physique ou sensoriel), il existe des athlètes au courage impressionnant qui font honneur au drapeau national. Et Alidou Diamouténé (40 ans) fait partie de cette crème d’athlète paralympique au palmarès impressionant.
Parcours de champion «Je suis rentré dans le powerlifting, un peu par hasard. J’ai participé à une compétition à laquelle je ne devais pas participer. J’avais remplacé quelqu’un qui s’est blessé au dernier moment. Et lors de cette compétition, j’ai fini premier sur le podium avec une médaille d’Or, sans aucune notion même de cette discipline», explique à JDA, Alidou, qui confie par la suite, être atteint de paralysie des deux jambes due à la poliomyélite contractée depuis l’enfance. Champion paralympique de Côte d’Ivoire de 2000 à 2016 puis champion d’Afrique et vice-champion du monde des moins de 48 Kg en haltérophilie et moins de 54 Kg en dynamophilie, toutes ses performances permettront à l’athlète de participer aux quatre derniers jeux paralympiques, notamment en Grèce (2004), Pékin (2008), Londres (2012) et Rio de Janeiro (2016). «Le powerlifting est un sport merveilleux qui m’a énormément discipliné. En tant qu’athlète, cela m’a donné un mental de fer, puisque j’arrive à me surpasser, à aller au-delà de mes limites», avoue-t-il.
Déception «Pour un athlète qui a à son actif 20 médailles, je me sens délaissé par le pays et par la Fédération», estime Alidou Diamouténé. «Les conditions ne sont pas réunies pour que je puisse mieux m’entrainer et faire des performances. Il n’y a pas de moyens au niveau diététique et au niveau du matériel», ajoute le champion qui a déjà les yeux rivés sur les jeux paralympiques de 2020 à Tokyo, où il souhaite remporter une médaille pour la Côte d’Ivoire. Pourtant, la Fédération ivoirienne de Sports Paralympiques (FISP), présidée par Serge Pacôme Trazié dit faire de son mieux, avec les maigres moyens mis à sa disposition pour permettre à l’ensemble des athlètes paralympiques de mieux s’entrainer pour affronter les futurs échéances sportives. Le powerlifting a permis à lui aura permis de faire le tour du monde et de rencontrer d’autres athlètes. Ce qui renforce d’ailleurs sa confiance en celui qui estime que le handicap n’est pas une faiblesse, mais plutôt une force. « Il faut l’accepter pour pouvoir franchir des étapes et faire des merveilles».
Anthony NIAMKE