Dans la sélection ivoirienne, le poste d’arrière-droit est particulièrement peu ouvert. Et pour cause, c’est ce¬lui qu’occupe Serge Aurier, le solide rempart des Éléphants. Pourtant, Hermann Tieguehi, agile latéral du Stade d’Abidjan, prend peu à peu ses marques.
Celui que ses coéquipiers surnomment « Nesta », en raison de la ressemblance de son jeu avec celui du défenseur italien, ne tremble pas. À seulement vingt ans, il s’est déjà imposé dans le vestiaire du troisième de la Ligue 1 ivoirienne, après cinq saisons à lutter pour l’ascension fulgurante du Stade d’Abidjan, et apparait déjà comme un ancien aux yeux de ses coéquipiers et supporters. Retenu en sélection des jeunes pour les Jeux de la francophonie 2013, Tieguehi préfère voir en son aîné Serge Aurier une source de motivation, plutôt qu’un obstacle sur sa route vers l’équipe nationale. « Il me pousse à être le meilleur, il m’ins-pire beaucoup. En un-contre-un, dans ses appels, dans sa rigueur défensive, il est un modèle », complimente-il, à propos du défenseur du Paris-Saint-Germain. S’il regarde la suite de sa carrière avec cette philosophie, c’est parce qu’il a su surmonter de mauvaises passes. Blessé pendant 2 mois il y a quelques années, luttant pour le maintien en 2012, le natif de Yopougon a toujours pu compter sur sa famille et ses modèles. « Je me souviendrai toujours du discours de mon entraîneur Ibrahim Camara, en sélection de jeunes. Il nous demandait simplement: « Serge Aurier, 23 ans, joueur du PSG en sélection nationale, ça vous inspire quoi ? », rien de plus. Cela m’a poussé à travailler comme jamais ».
Depuis, Hermann Tieguehi « mange football, vit football », et prie avec dévotion avant chaque match. Doté d’un jeu un peu rugueux, mais pas trop (aucun carton rouge à son actif), et d’une lecture du terrain experte, cet admirateur du barcelonais Dani Alves regarde loin, sans vouloir brûler les étapes. Dans son collimateur, d’abord les Jeux de la francophonie de 2017, qu'il compte bien jouer à domicile. À plus long terme, il se voit jouer un jour pour un club européen, avec lequel il rêverait de remporter la Ligue des Champions. Comme un certain Alessandro Nesta, en 2003 et 2007...