4 mois après le lancement du Hadj 2020, près de 7 000 personnes du contingent étatique attendent d’être situées sur un probable départ pour l’Arabie Saoudite.
Parmi les personnes du contingent étatique cette année, l’Imam Bacounadi Ouattara compte une poignée de proches. « Avec la situation actuelle, ils sont dans l’attente. Mais, pour le moment, il n’y a pas d’information », explique l’imam de la mosquée de la Maison d’arrêt et de correction d’Abidjan (MACA). L’angoisse d’une annulation les hante. Pour plusieurs candidats inscrits sur la liste étatique, le contexte sanitaire fait qu’une telle situation ne serait pour personne une tragédie. Au niveau des privés, l’Imam Mamadou Dosso signale que seule l’Arabie saoudite pourra donner le top départ, si départ il y a. En attendant, selon lui, les organisateurs privés sont obligés de remplir les quotas de 3 000 places accordés par l’État. Mais, avec la Covid-19, dit-il, la mission est difficile. « Les pèlerins ne viennent pas s’inscrire. Beaucoup sont réticents vu la situation », explique-t-il. Selon lui, les gens ne veulent pas s’afficher de peur que le Hadj soit annulé et qu’ils deviennent la risée de leurs proches.
Suspendus Les 22 agences privées de voyage agréées cette année vivent quasiment la même situation. Une annulation du pèlerinage, d’après l’Imam Mamadou Dosso, causerait d’énormes préjudices. « Aujourd’hui encore, personne ne peut dire avec exactitude si le hadj sera annulé ou maintenu. Mais nous savons que l’Arabie Saoudite est plutôt réservée sur la question. Les mesures sanitaires en Terre Sainte sont très rigoureuses. Et, ici, l’ambassade ne peut pas communiquer sur la question, car c’est le ministère des Affaires étrangères qui décide en fin de compte. De notre point de vue, il faut tout envisager », indique Mamadou Dosso. Certains ne sont pas de cet avis. C’est notamment le cas de l’Imam Youssouf Konaté, impliqué dans l’organisation du hadj. La tendance est plutôt à un maintien du pèlerinage, à l’entendre. « L’Arabie Saoudite est en train de procéder à son déconfinement », explique-t-il. Au commissariat du Hadj, on est également réservé sur la question. « Tout est en stand-by pour l’instant », indique un proche collaborateur du commissaire du Hadj. Les réservations, ainsi que la formation des pèlerins, ont été suspendues. Mais, indique notre source, jusqu’à la fin de ce mois, tout pourrait se décider. Un pèlerinage avec un nombre réduit de personnes n’est pas non plus à exclure.
Raphaël TANOH
JDF TV
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