L’édition 2017 de la Semaine du Sahel et de l’Afrique de l’Ouest s’est tenue du 4 au 6 décembre 2017 à Cotonou, au Bénin. Organisée par le Club du Sahel et de l’Afrique de l’Ouest (CSAO), la rencontre annuelle était centrée sur les enjeux de la sécurité alimentaire dans la zone. Elle a servi de cadre à la 33ème réunion annuelle du Réseau de Prévention des Crises Alimentaires (RPCA). L’analyse de la situation relève que les productions agricoles 2017 - 2018 au Sahel et en Afrique de l’Ouest devraient être moyennes à bonnes. Malgré une amélioration, avec l’arrivée de nouvelles récoltes et un approvisionnement conséquent des marchés, elle reste critique dans le bassin du lac Tchad, le nord du Mali et la boucle du Liptako – Gourma, en raison de la crise sécuritaire. 3,5 millions d’enfants pourraient être touchés par la malnutrition sévère d’ici fin 2017. Pour obtenir une réponse globalisée, le réseau effectue actuellement l’analyse du cadre harmonisé dans 17 pays dans 16 Etats sur 36 au Nigéria. Pour rendre ces données plus accessibles, il a développé un outil qui a été présenté aux participants.
La faiblesse des analyses nationales concernant les problématiques liées à la sécurité alimentaire, qui cachent des disparités au sein d’un même pays et entre pays, ont conduit les acteurs à envisager des « approches innovantes et territoriales ». S’appuyant sur des acteurs locaux, elles visent à privilégier les réponses propres à la particularité de la région et à trouver de nouvelles formules pour que « l’économie alimentaire crée de nouveaux emplois pour des millions de jeunes ». L’approche territoriale de sécurité alimentaire et nutritionnelle permet de responsabiliser les acteurs locaux et de mettre l’accent sur les questions de pauvreté et d’inégalités, mais aussi de reconnaître un potentiel de développement à toutes les zones.
L’augmentation de la population urbaine, estimée à 46%, fait désormais de la pauvreté, de la malnutrition et de l’insécurité alimentaire des problématiques urbaines. Cette évolution entraîne un changement des habitudes alimentaires et appelle donc à une adaptation de l’économie alimentaire, qui constitue le secteur privé le plus important de la région. Ce qui représente une opportunité intéressante de création d’emplois. « Relier entre eux les agriculteurs, les producteurs et les consommateurs, à travers les différents territoires et le long des chaînes de valeur, c’est favoriser un développement plus inclusif et réduire la faim et la malnutrition », selon la note préparatoire de la réunion du RCPA.
Fatoumata Maguiraga