C’est ce qui se murmure dans les couloirs de l’institution panafricaine : les chefs d’État, guère convaincus par les candidatures déposées pour le poste de président(e) de l’Union africaine, souhaiteraient que l’on rouvre la liste. Une première qui illustre la crise de leadership sur le continent.
La 27ème session du sommet des chefs d’État de l’Union africaine qui se tient depuis dimanche à Kigali au Rwanda doit normalement permettre de désigner un nouveau chef à la tête de la Commission de l’UA. La Sud-africaine Nkosazana Dlamini-Zuma, élue en 2012, quitte l’institution avec un bilan plus que mitigé, pour se présenter à la prochaine présidentielle dans son pays.
Seconds couteaux
Sur la liste des candidatures pour lui succéder, close depuis mars dernier, trois personnalités quasi inconnues sur le continent. La shortlist dévoilée en mai dernier est composée de la ministre des Affaires étrangères du Botswana, Pelonomi Venson-Moitoi, de l’ancienne vice-présidente ougandaise, Speciosa Wandira Kazibwe, et du ministre des Affaires étrangères de la Guinée équatoriale, Agapito Mba Mokuy. Tous les trois ont occupé des positions importantes dans leur pays ou à l’international, mais suscitent peu d’enthousiasme autour de leur candidature. Et selon les observateurs, aucun n’est susceptible de recueillir des les deux tiers des votes des états membres, nécessaires pour être élu.
Prolongations
On s’acheminerait donc vers un report de quelques mois, histoire de peaufiner le casting. Dans les couloirs de l’UA, on parle d’une transition de six mois assurée par la sortante, Mme Zuma ou son vice-président le Kenyan Mwencha. Des noms circulent déjà pour la nouvelle liste, dont l’ex-président tanzanien Jakaya Kikwete et l’actuel ministre des Affaires étrangères algérien, Ramtane Lamamra. Mais après avoir été occupé par l’Afrique centrale et australe, le fauteuil pourrait revenir à l’Ouest. Et c’est le Sénégalais Abdoulaye Bathily, actuel représentant spécial du Secrétaire général de l’ONU pour l’Afrique centrale, qui aurait les préférences des chefs d’État ouest-africains. La machine diplomatique sénégalaise est en branle, et on mise maintenant sur le report de l’élection, pour le moment toujours prévue le 31 juillet.
Célia D’ALMEIDA