Les militaires qui gouvernent le Soudan depuis la chute du président Omar el-Béchir ont annoncé le mardi 4 juin qu'ils annulaient les mesures sur lesquelles ils s'étaient mis d'accord avec les contestataires et ont appelé à des élections dans un délai de neuf mois.
Cette annonce est intervenue au lendemain de la dispersion, le 3 juin par les forces de sécurité, du sit-in de manifestants qui campaient devant le quartier général de l'armée à Khartoum pour réclamer la transmission du pouvoir aux civils. La déclaration politique du Conseil militaire de transition a été publiée tôt mardi. Le Conseil « décide de cesser de négocier avec l'Alliance pour la liberté et le changement (ALC, fer de lance de la contestation), d'annuler ce qui avait été convenu et de tenir des élections dans un délai de neuf mois », a déclaré le chef du Conseil, le général Abdel Fattah al-Burhane, dans un communiqué diffusé à la télévision soudanaise. Le général Burhane a ajouté que les élections se tiendraient sous « une supervision régionale et internationale ».
L'opération a fait plus de 30 morts et des centaines de blessés, selon des médecins proches de la contestation. Le Conseil militaire de transition a pour sa part démenti toute « dispersion par la force » du sit-in et promis une enquête sur ces événements.
B.S.H.