Nice et Saint-Étienne-du-Rouvray en France, Munich et Ansbach en Allemagne, mais aussi San Antonio aux États Unis, la nouvelle stratégie de Daesh, en perte de vitesse en Irak et en Syrie, continue de semer la mort dans le monde. Les « électrons libres » qui commettent des attentats continuent de marquer à vif les populations occidentales. L’horreur franchit chaque fois une nouvelle étape avec l’égorgement le mardi 26 juillet, d’un prêtre dans son église de Saint-Étienne-du-Rouvray près de Rouen, où trois personnes ont aussi été blessées, dont une grièvement. Le décompte macabre continue donc et les revendications de l’EI aussi. L’organisa- tion terroriste n’a pourtant pas de liens directs avec les auteurs de ces crimes. Nombreux sont ceux qui pensent que cette stratégie est destinée à amener les populations à faire pression sur leurs pays respectifs afin qu’ils retirent leurs troupes engagées dans la guerre contre le terrorisme au Moyen-Orient. Il reste que les premiers à payer les pots cassés sont les communautés arabo-musulmanes, qui deviennent la cible d’actes islamophobes, en multiplication. Pour des spécialistes comme Gilles Kepel, cette stratégie ne pourrait s’avèrer guère payante, car elle provoque l’expression des unités nationales, les peuples se mobilisant pour faire front. Pourtant, cette situation de psychose a favorisé la montée en puissance de l’extrême droite dans nombre de pays d’Europe, avec des discours ultra-sécuri- taires et teintés de xénophobie.
B.S