Les nouvelles sanctions américaines contre la République Islamique d’Iran sont entrées en vigueur ce 5 novembre. Diversement appréciées, elles suscitent la colère de Téhéran, qui promet de les « contourner avec fierté ».
« J’annonce que nous allons contourner avec fierté vos sanctions illégales et injustes, car elles vont à l’encontre du droit international », a notamment déclaré le Président iranien Hassan Rohani lors d’un discours télévisé.
Suite à cette décision américaine, le fournisseur mondial de services de messagerie financière sécurisés SWIFT a annoncé suspendre l’accès de certaines banques iraniennes à son réseau. « Cette mesure, bien que regrettable, a été prise dans l’intérêt de la stabilité et de l’intégrité du système financier mondial dans son ensemble », a notamment justifié la société dans un communiqué.
Alors qu’elle fait partie des huit pays « épargnés » par cette réimposition des sanctions américaines contre l’Iran, la Turquie a cependant jugé « dangereuses » ces sanctions. « Tout en demandant aux États Unis des dérogations, nous avons été très francs avec eux sur le fait qu’il n’est pas judicieux d’acculer l’Iran. Isoler l’Iran est dangereux et punir le peuple iranien est injuste », a ainsi déclaré le ministre turc des Affaires étrangères.
La Turquie, la Chine, l’Inde (qui sont les premiers importateurs de pétrole iranien, avec l’Union Européenne), ainsi que le Japon, la Corée du sud, Taïwan, l’Italie et la Grèce ont été autorisés à acheter encore pendant six mois du pétrole à l’Iran.
Saluées comme « un jour historique » par le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou, ces sanctions font suite au retrait unilatéral en mai 2018 des États Unis de l’accord nucléaire conclu entre l’Iran et les cinq membres permanents du Conseil de Sécurité des Nations Unies. Conclu en 2015 avec la Russie, la France, la Chine, les États-Unis et le Royaume Uni, plus l’Allemagne, l’accord avait permis de lever une partie des sanctions économiques internationales contre l’Iran. En contrepartie, le pays s’était engagé à réduire de façon drastique son programme nucléaire, afin de garantir qu’il ne se doterait pas de l’arme atomique.
Même si les inspecteurs internationaux assurent que Téhéran respecte ses engagements, les États Unis maintiennent ce régime de sanctions, « les plus dures » jamais envisagées, pour faire reculer Téhéran. Malgré ce retrait des États Unis, les autres signataires de l’accord tiennent à le préserver et espèrent tout au moins une renégociation, avec une « implication » de la partie iranienne.
Fatoumata Maguiraga