Soudan : Une trêve fragile

Une trêve d’une semaine doit entrer en vigueur au Soudan ce 4 mai alors que les précédentes n’ont pas été respectées et que la situation sur le terrain est dramatique.

L’arrêt des hostilités doit durer du 4 au 11 mai. Les dirigeants de l’armée et des forces paramilitaires en guerre au Soudan ont convenu d’une trêve de sept jours lors d’un entretien téléphonique avec le Président sud-soudanais Salva Kiir, a annoncé ce mardi le ministère sud-soudanais des Affaires étrangères. « Le général Abdel Fattah al-Burhane (…) et le général Mohamed Hamdane Daglo (…) ont convenu du principe d’une trêve de sept jours du 4 au 11 mai », est-il écrit dans un communiqué. Les deux hommes ont également « donné leur accord (…) pour nommer des représentants pour des négociations de paix qui doivent se tenir dans le lieu de leur choix », affirme le document, relayé par plusieurs médias. Aucune des précédentes trêves n’a été respectée par les belligérants, les deux camps s’accusant mutuellement de violer l’accord. Cette fois-ci, la diplomatie internationale, qui s’active, espère que cette trêve sera respectée et qu’elle servira de tremplin pour des négociations de paix. Les combats, qui ont débuté le 15 avril, ont déjà fait plus de 500 morts, principalement à Khartoum et au Darfour (ouest), et des milliers de blessées, selon un bilan largement sous-évalué.

Grave crise humanitaire

Le Secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres a envoyé dans la région son responsable pour les affaires humanitaires, Martin Griffiths. Selon celui-ci, la « situation humanitaire atteint un point de rupture ». Le pillage massif des bureaux et des entrepôts humanitaires a « épuisé la plupart de nos stocks. Nous cherchons des moyens rapides pour acheminer et distribuer » des provisions supplémentaires, a expliqué M. Griffiths, pour lequel la « solution évidente » est de « cesser le combat ». Plus de 330 000 personnes ont été déplacées et 100 000 autres sont parties vers les pays voisins selon l’ONU, qui s’attend à huit fois plus de réfugiés. Ceux qui restent endurent des pénuries d’eau, d’électricité et de nourriture à Khartoum. Plusieurs magasins ont fermé ou ne sont plus approvisionnés. Les hôpitaux sont sous pression, saturés ou pour la plupart hors service. Un premier avion chargé de « huit tonnes » d’aide, dont « du matériel chirurgical », a atterri à Port-Soudan. Il doit permettre « de soigner 1 500 patients ». Les combats touchent douze des dix-huit États qui composent ce pays de 45 millions d’habitants.

Boubacar Sidiki Haidara

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