L'instance électorale camerounaise ELECAM a rendu publique mardi 7 août la liste des neuf candidats validés pour la présidentielle du 7 octobre prochain. Parmi eux, Paul Biya, président sortant et grand favori du scrutin.
Sur 28 dossiers déposés, l’instance camerounaise des élections en a validé neuf, dans l’optique de la présidentielle du 7 octobre 2018. Paul Biya, 85 ans, Président depuis 1982, est le principal favori face à de grands aspirants au fauteuil présidentiel, dont Joshua Osih (49 ans, entrepreneur), candidat du Social democratic front (SDF), présenté comme une figure montante de l’opposition. Il s’était imposé en février 2018 comme candidat du SDF, mettant sur la touche le Chairman John Fru Ndi. Maurice Kamto, professeur de droit et candidat du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC), de tendance sociale-libérale, qu’il a fondé en 2012, se présente pour la première fois. Ancien ministre délégué à la Justice (2004 - 2011), il est connu pour avoir supervisé le règlement du différend entre son pays et le Nigeria à propos de la presqu’île de Bakassi. À ces challengers il faut ajouter Akere Muna (65ans) du Front populaire pour le développement (FPD), Garga Haman Adji de l’Alliance pour la démocratie et le développement (ADD), Adamou Ndam Njoya de l’Union démocratique du Cameroun (UDC), Cabral Libii de l’Univers, Serge Espoir Matomba pour le Peuple uni pour la rénovation sociale (Purs) et Ndifor Afanwi Franklin du Mouvement citoyen national du Cameroun (MCNC).
La question anglophone L’enjeu du scrutin réside dans le conflit anglophone. Depuis le début de la crise, fin 2016, des échanges de tirs ont lieu dans les villes du sud-ouest quasiment tous les jours. Cette crise géopolitique s’est muée en conflit armé fin 2017. Aujourd’hui, les combats sont quasi quotidiens entre les forces de sécurité camerounaises et des hommes armés se réclamant des « forces de restauration » d’un État anglophone qui avait brièvement vu le jour entre les deux guerres mondiales, sous mandat britannique. De violents affrontements, au mois de mai, avaient fait 27 morts, incitant les évêques à lancer «un cri de détresse» et une neuvaine de prières pour la paix. L’épiscopat avait alors publié une lettre déplorant « la guerre civile inutile et sans fondement » qui mine le pays. « Cessons toutes les formes de violences et arrêtons de nous entretuer. Nous sommes frères sœurs. Reprenons le chemin du dialogue, de la justice, de la réconciliation et de la paix », avaient plaidé les évêques.