Le Niger a décidé de se donner les moyens d’un plus grand contrôle des pratiques religieuses. Les autorités, soutenues par certaines associations confessionnelles, craignent qu'un manque de vigilance ne conduise à l’instabilité et à l’insécurité. Elles ont donc proposé un cadre juridique relatif à la pratique du culte, adopté le 17 juin par les parlementaires, avec 125 voix pour, 31 contre et 2 abstentions. Le rapporteur de la commission islamique a expliqué à l’issue du vote « c’est dans l’intérêt de la population ». « Par exemple, pour être imam, il faut au moins avoir un niveau bac plus 3 dans une université islamique. Le Prophète nous a dit aussi qu’il faut avoir un certain nombre de hadiths pour prétendre être imam. Donc les prêches ne se font pas n’importe comment, ni par n’importe qui », a-t-il ajouté. Rien qu’à Niamey, la capitale, on compte plus de 230 mosquées et une centaine de prêcheurs. Mais certains ne voient pas cela d'un bon œil et craignent une menace pour l'Islam, comme certains oulémas, toujours opposés au texte malgré des séances de travail et de consultations. Avec cette loi, le Niger veut aussi fixer les conditions de création et de gestion des établissements d’éducation, de formation et d’animation des activités confessionnelles. Toutes les religions sont concernées.
B.S.H.