Sahel : Mort du verrou Idriss Déby

Le maréchal Idriss Déby Itno est mort le 20 avril alors que son pays fait face à une rébellion armée. Une disparition qui pose la question de l’avenir de la lutte contre le terrorisme dans le Sahel.

driss Déby Itno, au pouvoir depuis trente ans et qui venait d’être réélu pour un sixième mandat, est décédé le 20 avril. Selon la version officielle, il a succombé suite aux blessures reçues alors qu'il commandait des combats contre des rebelles dans le nord, a annoncé le porte-parole de l’armée sur la télévision d'État. Dans la foulée a été annoncée la mise en place d’un Conseil militaire de transition, pour 18 mois. Dirigé par l’un de ses fils, Mahamat Idriss Déby Itno, général de 37 ans et commandant de la garde présidentielle, Le conseil s’est aussitôt réuni, a promulgué la Charte de la transition, dissout l’assemblée et le gouvernement et imposé un couvre-feu. Des mesures qui ont mis en ébullition les réseaux sociaux et certains observateurs, qui ont crié au coup  d’État.

Le verrou sahélien

La disparition d’Idriss Déby fait planer sur tout le Sahel de grandes incertitudes. L’armée tchadienne est considérée comme l’une des meilleures de la région et les récents résultats dans la zone des trois frontières, ou lors de l’attaque d’Aguelhoc début avril, le prouvent. En 2013, il avait envoyé ses troupes combattre les terroristes au Mali aux côtés des militaires français des opérations Serval puis Barkhane. Le Tchad est le deuxième contributeur, avec 1 456 soldats, des Casques bleus de l'ONU au Mali et passe pour la plus aguerrie des forces conjointes du G5 Sahel, dont Déby assurait la présidence. Il est aussi intervenu en 2014 en Centrafrique, avant de se retirer à la suite d’accusations d'exactions. Contre Boko Haram, l'armée tchadienne a lancé début 2015 une vaste offensive au Cameroun, au Nigeria et au Niger, contre ce groupe nigérian qu’Idriss Déby qualifiait de « horde d'illuminés et de drogués ». Il avait personnellement conduit en mars - avril 2020 une opération contre lui après la mort d’une centaine de soldats tchadiens à la suite d’une embuscade. Les armées occidentales s’appuyaient aussi beaucoup sur lui et la base de l’opération Barkhane se trouve à N’Djamena. La France a réagi quelques heures après l’annonce via un communiqué. « Le Tchad perd un grand soldat et un président qui a œuvré sans relâche pour la sécurité du pays et la stabilité de la région durant trois décennies ».

Boubacar Sidiki Haidara

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