Les résultats officiels ont confirmé mardi 17 septembre la tenue d’un étonnant second tour (le 6 ou le 13 octobre) pour la présidentielle en Tunisie, qui opposera deux outsiders, le juriste Kais Saied et le magnat controversé des médias Nabil Karoui, actuellement en prison.
L’instance indépendante chargée des élections (Isie) a confirmé que Saied était arrivé en tête avec 18,4% des voix et qu’il serait opposé à Karoui (15,58%).
Exit les représentants du pouvoir des années postrévolutionnaires: la formation d’inspiration islamiste Ennahdha, principale force au Parlement, qui avait présenté pour la première fois un candidat, a vu Abdelfattah Mourou arriver troisième avec 12,88% des voix, confirmant l’érosion de son électorat depuis 2011. Quant au Premier ministre sortant, Youssef Chahed, il termine à une très modeste 5ème place (7,4%).
L’Isie est également en train de se pencher sur les infractions. Parmi celles évoquées, la campagne menée tambour battant en faveur de Nabil Karoui par la chaîne Nessma TV, qu’il a fondée. Les avocats de l’homme d’affaires, accusé de blanchiment d’argent et de fraude fiscale, en détention provisoire depuis le 23 août, ont indiqué qu’ils déposeraient une nouvelle demande de libération dès confirmation des résultats.
Karoui reste éligible tant qu’aucune condamnation ne le prive de ses droits civiques, a souligné à plusieurs reprises l’Isie.