L’embrasement semblait inévitable. Ce vendredi soir, l’armée israélienne poursuit ses frappes d’envergure contre des sites militaires et nucléaires en Iran. Au cœur de cette offensive qualifiée de « préventive », la mort du général Hossein Salami, chef redouté des Gardiens de la Révolution, marque un point de rupture dans l’équilibre déjà précaire de la région.
Les défenses aériennes iraniennes ont été activées à Téhéran, notamment autour du complexe du guide suprême, Ali Khamenei. Selon des médias d’État, un drone israélien a été abattu près du site sensible de Fordo, tandis que plusieurs explosions ont été signalées dans la capitale et ses environs. À l’ouest, à Shahriar, Malard ou encore Pakdasht, la population vit au rythme des détonations.
Le chef d’état-major israélien, Eyal Zamir, affirme frapper « à pleine force » pour atteindre les objectifs fixés. À Jérusalem, les sirènes hurlent : un missile tiré depuis le Yémen a été détecté, ce qui confirme l’élargissement du front. Sur le plan diplomatique, Donald Trump souffle le chaud et le froid. D’abord partisan de la retenue, il salue désormais une « excellente opération », tout en appelant Téhéran à signer un accord nucléaire.
Du côté israélien, le conseiller à la sécurité nationale, Tzachi Hanegbi, relativise l’ambition militaire : « Il est impossible de détruire le programme nucléaire par la seule force. » Quant aux dirigeants iraniens, « il n’y a actuellement aucun plan pour les tuer », assure-t-il.
Mais les morts s’accumulent avec 18 dans le nord-ouest iranien, un soldat tué dans une base militaire. Et Benjamin Netanyahu de revendiquer la paternité stratégique de cette offensive, prévue selon lui depuis six mois. Une guerre larvée prend forme. Le Proche-Orient retient donc son souffle.
Siondenin Yacouba Soro