Face au variant Omicron, le monde se barricade. De nombreux pays ont en effet décidé de prendre de nouvelles mesures, restrictives, à l'encontre des passagers provenant de pays où il a fait son apparition.
Au Maroc, les autorités ont décidé le 28 novembre, à partir de 23h59, de suspendre tous les vols directs de passagers, quel que soit leur pays d'origine, pour de deux semaines. Israël a décidé aussi de rendre inaccessible son territoire à tout étranger pendant quinze jours. Les Israéliens de retour, y compris les personnes vaccinées, devront également se soumettre à une quarantaine. En Asie, le gouvernement japonais a annoncé le 29 novembre la fermeture de ses frontières à tous les voyageurs étrangers, quel que soit leur statut vaccinal. D’autres ont fait des choix plus ciblés en fermant leurs frontières aux voyageurs provenant d’Afrique australe (Namibie, Lesotho, Eswatini, Zimbabwe, Botswana, Malawi, Mozambique, Zambie, Angola, Afrique du Sud). Dont le Royaume-Uni et le Chili, ainsi que l’Union Européenne, qui a annoncé que les 27 s'étaient mis d'accord pour suspendre tous les voyages vers et depuis l'Afrique australe. Des décisions que contestent l’Afrique du Sud et l’Organisation mondiale de la Santé (OMS).
Indignation
L’Afrique du Sud a appelé le 28 novembre à la « levée immédiate et urgente » des restrictions la visant après qu’elle ait détecté le nouveau variant. La Nation Arc-en-ciel est soutenue par l'OMS, qui demande que « les frontières restent ouvertes ». Plusieurs pays voisins également affectés ont dénoncé ces mesures, le Président du Malawi, Lazarus Chakwera, allant même jusqu'à les juger « afrophobes ». Le Président sud-africain Cyril Ramaphosa s'est dit « profondément déçu » par ces fermetures de frontières, qui représentent à ses yeux une « discrimination à l'égard de notre pays » et de ses voisins. Le nouveau variant met aussi en exergue la disparité vaccinale entre les pays. Des experts avaient alerté sur cette question, arguant que la pandémie ne serait véritablement contrôlée que si les États avaient un accès équitables aux vaccins. Le Président Ramaphosa réclame depuis longtemps une levée des brevets sur certains vaccins, afin que son pays et d’autres puissent en produire. Face au nouveau variant, le patron de Moderna, qui fabrique des millions de vaccins contre le Covid, s’effraie d’une baisse d’efficacité des vaccins actuels. En Russie, les autorités sanitaires ont annoncé travailler à un vaccin Sputnik V qui résistera à Omicron.
Boubacar Sidiki Haidara