L’attaque d’une base de l’ONU le mardi 3 avril est un nouveau signe de la tension qui continue de régner en République centrafricaine. Un Casque bleu a trouvé la mort et 11 autres ont été blessés. Ce sont des milices « antibalaka » qui ont pris pour cible une base temporaire à Tagbara, à 60 kilomètres de la ville de Bambari (sud), selon le porte-parole de l'ONU, Stéphane Dujarric, évoquant « plusieurs heures d'échange de tirs ». Le bilan côté agresseurs fait état de 22 tués, a ajouté l'ONU dans un communiqué. Outre cette attaque contre les soldats onusiens, 21 civils ont été massacrés dans la même journée. Leurs corps sans vie ont été découverts par la Minusca près d’une église de Tagbara. « D’après les premières constatations, des armes traditionnelles ont été utilisées », précise un communiqué de l'ONU, semblant implicitement désigner des machettes et armes blanches. Un conflit meurtrier déchire le pays depuis 2013, opposant l’ex-rebellion Séléka, auteur du renversement du Président François Bozizé, aux milices d'« autodéfense » antibalaka. Les tentatives de médiation, le déploiement de 12 500 Casques bleus et l’élection d’un nouveau Président, Faustin-Archange Touadéra, en 2016, sont donc pour l’instant insuffisants pour mettre fin à la spirale de violences déclenchée depuis 5 ans et qui a fait des milliers de morts.
Célia d’Almeida