Le développement du capital humain, la question de la jeunesse et de l’emploi sont des préoccupations dans le programme de société du président Roch Marc Christian Kaboré. Cette volonté politique se traduit par le travail acharné du gouvernement en vue de faciliter l’accès à un travail décent, au financement des projets des jeunes et la promotion du dialogue social.
La mise en œuvre du PNDES a permis des avancées notables dès 2016 et autorisé la création de 44 919 emplois décents. En matière de création d’emplois, le gouvernement a mis en place le Programme emplois- jeunes pour l’éducation nationale (PEJEN) afin d’offrir des opportunités d’emplois aux jeunes diplômés de l’enseignement supérieur, de combler le déficit en enseignants dans le post-primaire.
Plus de 16 000 enseignants recrutés d’ici 2020
Le PEJEN a permis au cours de sa première année de mise en œuvre, d’engager 3519 jeunes en qualité d’enseignants contractuels du post-primaire au profit des différentes provinces du Burkina Faso. L’opération se poursuivra jusqu’en 2020 et in fine, c’est un total de 16 800 enseignants qui seront recrutés. Dans la même veine, le gouvernement a lancé en novembre 2016, le Programme d’insertion socioprofessionnelle des jeunes (PISJ) qui prévoit, entre autres actions, le recrutement et le placement de 500 jeunes diplômés ou qualifiés en stage de pré-emploi, la formation de 100 jeunes à la conduite des engins lourds des mines, et dans le bâtiment et les travaux publics (BTP). En 2017, la création d’emplois salariés a atteint le nombre de 107 535, soit une hausse de 41,3% par rapport à 2016 (76 100 emplois). Cette création d’emplois salariés a augmenté dans le secteur privé formel ainsi que dans les projets et pro- grammes. Au total, 183 635 emplois salariés ont été créés dans le secteur formel au cours des deux années de mise en œuvre du PNDES. 81 192 l’ont été dans le secteur privé formel, 62 046 dans le cadre des projets et programmes, 39 926 dans le secteur public et 471 par les ONG.
Financement des projets jeunes
Au regard de la capacité d’absorption de la fonction publique et du secteur privé en matière de création d’emplois, le gouvernement, à travers le ministère en charge de la jeunesse, a mis en place une poli- tique d’aide à l’auto-emploi et à l’entrepreneuriat. Plusieurs programmes ont été développés pour financer les jeunes porteurs de projets. En 2016, le Fonds d’appui à la promotion de l’emploi (FAPE), par exemple, a pu financer 270 projets de pro- moteurs agréés pour un montant global de 640 100 000 FCFA. Quant au Fonds d’appui au secteur informel (FASI), il a accompagné en 2016, 2119 promoteurs, pour un montant de 941 200 000 F CFA. La mesure spécifique relative à l’installation des jeunes formés aux métiers a permis en 2016, de doter 1179 jeunes en kits d’installation et en fonds de roulement pour la création de leurs micro-entreprises. Le Programme d’insertion socioprofessionnelle des jeunes (PISJ) dans son volet sur l’insertion professionnelle, a procédé pour sa part, au financement des projets innovants et structurants de 500 jeunes diplômés, le financement des projets de 500 jeunes post-travaux à Haute intensité de main d’œuvre (THIMO) et l’appui à la création de 1000 micro et petites entre- prises agricoles. Le démarrage de la mise en œuvre du Programme d’autonomisation économique des jeunes et des femmes (PAE/JF), au 1er trimestre de 2017, prévu sur trois ans, a permis de financer 13 041 promoteurs de micro-entreprises.
Une administration plus efficace
Pour une utilisation optimum des agents de la fonction publique, le gouvernement a entrepris des mesures de réformes pour la modernisation de l’administration publique. Il s’agit de rendre cette administration plus performante et crédible, et de renforcer la bonne gouvernance dans les services publics. Un avant-projet de loi sur la méritocratie dans la fonction publique est en cours d’élaboration. Il va définir les critères de promotion dans le secteur, ainsi que dans les sociétés parapubliques et dans les établissements publics. Également en cours, la production d’une charte d’accueil des services publics et des codes d’éthique et de déontologie. Un guide doit rapidement permettre d’évaluer de façon objective la performance des structures de l’administration publique et de ses démembrements. Des efforts ont été consentis aussi pour le renforcement du cadre juridique et institutionnel du marché du travail. Il s’agit de la validation de l’avant-projet de loi portant code du travail grâce au soutien financier du Bureau international du travail (BIT), en vue de renforcer le cadre juridique du marché du travail, le contrôle de 2 909 établissements entre 2016 et 2017, sur une prévision de 3 325, l’élaboration et la validation du rapport général annuel 2016 sur l’inspection du travail.
Le dialogue social renforcé
En matière d’amélioration des conditions de travail et du renforcement du dialogue social au sein des entreprises et dans l’administration, plusieurs actions ont été menées, parmi lesquelles l’organisation de rencontres avec les organisations syndicales de travailleurs, l’élaboration du projet de texte créant le cadre de concertation gouvernement/patronat ou encore l’opérationnalisation du Haut conseil du dialogue social (HCDS), le 3 mai 2018.
Au total, 6 686 conflits individuels et 20 conflits collectifs ont été gérés, aboutissant à la signature de neuf protocoles d’accord avec des syndicats de travail- leurs du secteur public (magistrats, enseignants du supérieur, professionnels des technologies de l’information et de la communication, agents des impôts et du domaine, agents du trésor, contrôleurs du travail…).
La tenue du 12 au 14 juin 2018 à Ouagadougou de la conférence sur la rationalisation du système de rémunération des agents publics de l’Etat, qui est parvenue à des recommandations pour un traite- ment juste et équitable entre les fonctionnaires, est un acquis majeur susceptible d’aboutir à une trêve sociale.