e 6 février 2018, le Niger a pris pour un an la présidence du G5 Sahel. Le Président Mahamadou Issoufou, hyperactif sur la scène diplomatique africaine, peut booster l’organisation sous-régionale, qui réunit cinq pays de la bande sahélienne, et concrétiser les ambitions pour la sécurisation et le développement. Entre autres.
Mardi dernier, photo finale du sommet du G5 Sahel. Mahamadou Issoufou serre la main de son homologue malien, Ibrahim Boubacar Kéita, qui lui passe le témoin à la tête de l’organisation. La rencontre a été ce que le pays a voulu : un rendez-vous pour montrer que le Niger tient bien son rôle dans l’espace sous-régional, voire continental. Il est vrai que ce début 2018 se passe tambour battant pour le pays. Fin janvier, la « diplomatie agissante » nigérienne obtenait l’organisation du 33ème sommet de l’Union africaine, en 2019. Autre chantier, la création de la monnaie unique de la Cedeao, dont le leadership lui est confié, et sur lequel « les lignes bougent », a affirmé le chef de la diplomatie malienne Tiéman Coulibaly, à son retour d’Addis Abeba. Le lundi 5 février, agriculture et environnement sont au menu du Niger, hissé à la tête du Comité permanent inter-États de lutte contre la sécheresse dans le Sahel (Cilss), organe qui fournit des informations sur la sécurité alimentaire, l’adaptation au changement climatique et le renforcement de la résilience des populations dans la région. Une coordination qui s’ajoute à celle de la Commission du bassin du lac Tchad.
Rayonnement régional L’« agressivité » sur la scène internationale paie. Le Président Issoufou est de toutes les rencontres et sa voix compte. Des plateaux des chaines occidentales aux couvertures en papier glacé, il délivre un discours ferme face aux menaces allant grandissant dans tous les pays de la bande sahélo-saharienne. Ce langage de fermeté n’est d’ailleurs pas limité aux terroristes et autres trafiquants, qui pullulent dans la zone. Le régime nigérien est autant présent sur ses fronts intérieurs. La condamnation à des peines de 5 à 15 ans de prison d’une dizaine de militaires et d’un civil pour une « tentative de coup d’État » fin 2015 en est une illustration. Ainsi que l’austérité économique mise en œuvre. Les mesures contenues dans la Loi des finances 2018 ont poussé les organisations de la société civile à battre le pavé contre les nouvelles taxes qui impactent la vie d’une population parmi les plus pauvres de la planète. La diversification des ressources de l’Etat pour équilibrer le budget et amoindrir la crise, encore un autre chantier pour Niamey…
Celia d’Almeida