En Gambie, alors que la campagne pour l’élection présidentielle du 4 décembre se poursuit, l’actuel Président, Adama Barrow, fustige l’arrivée d’un invité surprise dans les meetings. Il s’agit de l’ancien Président en exil, Yahya Jammeh.
D’après le chef d’État gambien, Yahya Jammeh s’est introduit dans la campagne en vue de créer le trouble. Allié à Mama Kandeh, l'opposant le plus virulent au régime du Président Adama Barrow ces cinq dernières années intervient régulièrement par téléphone dans les rassemblements publics de ce dernier pour dire tout le mal qu'il pense de son administration. Il est aussi courroucé par le fait que la majorité de la presse locale affiche les propos de l’ancien Président à la Une et déplore également le fait qu’ils occupent une place considérable dans les discussions de ses compatriotes sur les réseaux sociaux. À en croire le chef de l’État, c’est une situation qui peut engendrer des conflits. Pour lui, étant exilé, Yahya Jammeh n’est pas autorisé à intervenir dans la politique de son pays. Aussi a-t-il mis en garde son challenger, Mama Kandeh, qui n’a pas tardé à lui répondre, rappelant que la situation actuelle de Jammeh pourrait être un jour celle de l’actuel président, qui a invité la Commission électorale à le mettre en demeure.
Barrow confiant
« La volonté du peuple gambien est claire : c’est la continuité du Président Barrow que je suis. Si nous sommes réélus pour un second mandat - d’ailleurs nous sommes sûrs d’être réélus -, nous allons nous inscrire dans la logique de la continuité des projets engagés depuis 4 ans », a-t-il déclaré. Face à cinq autres candidats, Barrow met en avant son bilan et promet de construire des infrastructures routières, des écoles et des hôpitaux et de fournir de l’électricité aux populations. « C’est visible, tout le monde est content. C’est le même calendrier qui va se poursuivre pendant le second mandat si nous sommes réélus. Nous allons élargir les projets que le peuple apprécie. Au premier mandat, ce sont les gens qui vous élisent mais au deuxième c’est votre travail qui vous reconduit ». Élu en décembre 2016, Barrow avait promis de rester au pouvoir que le temps d’un mandat de transition de trois ans, au lieu des cinq autorisés par la Constitution. Avant de finalement changer d’avis, il avait formé une alliance avec le parti de Jammeh, décriée par de nombreux Gambiens avant qu’elle ne périclite.
Boubacar Sidiki Haidara