La Chambre américaine des représentants votera ce jeudi une résolution visant à formaliser l'enquête en vue d'une procédure de destitution contre Donald Trump et à autoriser des auditions publiques, a annoncé en début sa semaine sa présidente démocrate Nancy Pelosi.
Le vote se tiendra ce jeudi, a précisé un responsable démocrate. « Nous présenterons cette semaine dans l'Hémicycle une résolution qui réaffirmera l'enquête en cours », a écrit Nancy Pelosi, la Présidente démocrate de la Chambre, dans une lettre adressée à son groupe parlementaire. Le texte « établit la procédure pour des auditions ouvertes aux Américains » et « énonce les droits garantis au Président et à sa défense », précise-t-elle. Le vote sera donc double : sur l'enquête déjà en cours et sur des auditions publiques ou non. Le Président américain et les Républicains affirment depuis des semaines que l'enquête ouverte par les Démocrates est « illégitime et dépourvue de base légale », parce qu'elle n'a pas été autorisée par un vote en séance plénière de la Chambre. L'avocat de la Maison Blanche avait formulé cet argument dans une lettre adressée au Congrès et dans laquelle il justifiait le refus du Président et de ses proches de coopérer à l'enquête, qualifiée de «chasse aux sorcières» par Donald Trump. Des accusations « infondées », affirme Nancy Pelosi, ajoutant que la Maison Blanche cherche ainsi à justifier « son opération inédite de dissimulation » des faits. Jusqu’à présent, la Maison Blanche a combattu les convocations et les auditions ont eu lieu à huis clos. Bill Taylor, Chargé d’affaires américain à Kiev, a notamment assuré que la Maison Blanche avait clairement conditionné l’aide américaine à l’Ukraine à une enquête sur l’élection de 2016 et sur Joe Biden, ex Vice-président de Barack Obama et candidat à l'investiture démocrate, que Trump pourrait donc affronter lors de l'élection présidentielle de novembre 2020.
En rangs serrés
À la Chambre, les démocrates ont une majorité de 15 sièges et il leur suffit donc de serrer les rangs pour valider la procédure d’impeachment. Mais les yeux seront surtout braqués sur les Républicains. Pour l’instant, la Maison Blanche fait marcher ses troupes au pas, même si un élu de Floride, Francis Rooney, n’a pas exclu de voter en faveur de l’impeachment, se disant « très troublé » par les déclarations du chef de cabinet de Donald Trump, Mick Mulvaney, sur l’aide à l’Ukraine.
Boubacar Sidiki Haidara