Henri Konan Bédié, Laurent Gbagbo, Soro Guillaume… Ouattara se prononce

En marge du 32è sommet de l’UA à Addis-Abeba, le président de la République Alassane Ouattara a été l’invité de l’émission « Afrique » de la Radio France internationale (rfi).

Ce que beaucoup disent dans le Front populaire ivoirien (FPI), c’est qu’en fait la Cour pénale internationale a été instrumentalisée par la Côte d’Ivoire ?

Eh bien, dites donc, nous sommes vraiment puissants (rires). Mais au moins, ils reconnaissent que la Côte d’Ivoire est maintenant un pays puissant, moderne qui a des relations, mais interférer avec la justice internationale ou nationale, ce n’est pas comme ça que je gère mon pays.

Est-ce que de fait il n’y a pas eu des liens très forts entre le premier procureur de la CPI, Luis Moreno-Ocampo, Nicolas Sarkozy et vous-même et que cela a abouti à l’inculpation de Laurent Gbagbo, et qu’aujourd’hui, il y a des juges qui disent : finalement le dossier est difficile à prouver ?

Je ne le connaissais pratiquement pas. Je l’ai eu au téléphone une ou deux fois.

Moreno Ocampo ?

Moreno Ocampo. Je me suis même fâché une fois avec lui. Laissons la justice faire son travail. Ce serait plus simple. Et pensons aux victimes, à leurs proches. Pensons à ces 3 000 morts, ces 3 000 Ivoiriens qui ont quand même été massacrés. Nous, nous continuons nos enquêtes pour voir quels sont ceux qui sont responsables de ces crimes.

Et si demain, Laurent Gbagbo est acquitté également en appel, et s’il rentre en Côte d’Ivoire. Que va-t-il se passer ?

Si, si, si… C’est que des châteaux en Espagne. Attendons de voir.

Il a été condamné il y a un an dans une affaire de braquage de la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO), c’était par la justice ivoirienne. Est-ce qu’il risque d’être arrêté à son retour en Côte d’Ivoire, en pratique ?

La Côte d’Ivoire est un Etat de droit. On avisera à ce moment-là.

Et est-ce que des discussions peuvent être envisagées entre les autorités ivoiriennes et le FPI pour que le retour de Laurent Gbagbo se passe sans encombre ?

Pour le moment, il n’y a aucune discussion.

C’est trop tôt ?

Non, je n’ai pas été contacté par qui que ce soit. Mais je suis disponible pour discuter de toute chose concernant la Côte d’Ivoire et les Ivoiriens. Sans exclusivité je suis pour la paix, je suis pour que la Côte d’Ivoire continue dans la tranquillité, que les progrès importants que nous avons vus ces sept dernières années puissent se consolider dans tous les domaines économique, social, sur le plan de la gouvernance démocratique, etc.

Quand les amis de Laurent Gbagbo disent que si demain il rentre en Côte d’Ivoire, ce sera dans un esprit de réconciliation. Y croyez-vous ?

Mais je le souhaite. Ce serait une très bonne chose.

Même si demain, il se présente à la présidentielle de 2020 ?

Posez-lui la question.

2020, vous y pensez monsieur le président ?

Bien sûr que j’y pense. Il s’agit de l’avenir de mon pays. On a fait de bonnes élections en 2015, après les problèmes que nous avons vécus en 2010. Je souhaite que 2020 se passe comme en 2015.

Alors en 2015, vous étiez candidat.

Bien sûr.

Vous avez gagné dès le premier tour…

A 83%.

Est-ce que vous serez candidat en 2020 ?

On verra en 2020. Je répondrai à cette question.

Certains disent que, dans la Constitution ivoirienne, il n’est pas très clair de savoir si vous pouvez vous représenter ou pas ?

C’est très clair. Je peux me représenter si je le souhaite. C’est une nouvelle Constitution qui a touché non seulement à l’exécutif, avec un poste de vice-président, qui a touché au législatif avec la création d’un Sénat, qui a touché au judiciaire, avec la création de nombreuses cours plutôt que des chambres. C’est une toute nouvelle Constitution. Et tous les avis juridiques que j’ai consultés me confirment que si je veux être candidat en 2020, je peux l’être. Et ce serait conforme à la Constitution.

Est-ce qu’avec les opposants qui se multiplient, Konan Henri Bédié, peut-être Laurent Gbagbo, peut-être Guillaume Soro. Est-ce qu’il ne va pas falloir que ce soit vous le candidat du RHDP ?

Non, mais vous savez en réalité je donnerai ma réponse en 2020. Il y a beaucoup d’hypothèses que vous imaginez, mais il y a une recomposition politique qui se déroule en Côte d’Ivoire. En tant que démocrate, j’estime que c’est une excellente chose. Et je souhaite d’ailleurs qu’il y ait une clarification, que ceux d’entre nous qui sommes des libéraux sociaux, soyons d’un côté et les autres qui sont d’une autre tendance soient de l’autre côté. Et que les Ivoiriens aient un choix très clair de faire les choses en fonction des attentes de nos concitoyens. Une chose est certaine, j’ai un bilan qui est inattaquable. Cette année, une croissance moyenne par an de 8%, parmi les quatre pays du monde avec le plus fort de croissance ; un taux d’inflation de 1 à 2% quasiment jamais inégalé, pas seulement en Afrique, mais en Europe ; un déficit budgétaire autour de 3 à 4% ; une dette publique de moins de 40% du PIB. Et je pourrais continuer. Nous avons un bilan qui est remarquable. Et tout à l’heure d’ailleurs, le Mécanisme africain d’évaluation par les pairs (MAEP) l’a confirmé. Nous sommes à 82% aujourd’hui de fourniture d’eau, de fourniture d’électricité, etc. C’est dans tous les secteurs qu’il y a eu des progrès ces 7 dernières années. Donc la Côte d’Ivoire va bien. La Côte d’Ivoire est en sécurité et nous avons reformé l’armée après les problèmes que nous avons vécus en 2017.

Une mutinerie...

C’est un pays qui est tenu, c’est une économie qui va. Et les taux de croissance continueront d’être entre 7 et 8 % sur les deux, trois, cinq prochaines années. Sans hésitation, je peux vous le dire et, quelle que soit l’évolution des taux de change, parce que nous avons une bonne politique macroéconomique, nous assurons que ce soit la base de l’attraction des investissements et de l’épargne nationale. Moi, je suis confiant quant à l’avenir de mon pays.

Et justement, pour défendre ce bilan, beaucoup disent aujourd’hui en Côte d’Ivoire, que comme il n’y a pas au RHDP de dauphins qui s’affirment vraiment en dessous de vous, le meilleur pour défendre le bilan en 2020, ce sera vous…

Non, cela n’est pas vrai. Je peux vous citer deux, trois, quatre noms, de jeunes de grande qualité…

Vous pouvez nous les citer ?

Non, je ne le ferai pas. J’ai quand même mon opinion. Mais nous avons une très bonne équipe avec des gens compétents. Et c’est pour cela, j’ai toujours insisté sur le transfert du pouvoir à une nouvelle génération. Mais le moment viendra pour cela.

Quand prendrez-vous votre décision pour 2020 ?
L’année prochaine.

Début 2020.

En 2020. Je crois que je peux prendre ma décision conformément à la Constitution fin juillet 2020, pour être plus précis. Puisque les élections auront lieu le 28 octobre 2020. Normalement, le dépôt de candidatures c’est 90 jours avant, c’est qui nous amène au 28 juillet 2020. Vous voyez que j’ai bien calculé tout ce qu’il faut.

Oui, mais si jamais vous voulez préparer un dauphin, il faudra le préparer avant le mois de juillet 2020 ?

Oui, le dauphin, on a vu dans d’autres pays que je ne nommerai pas, le dauphin a été nommé six semaines avant l’élection.

Vous pensez à la République démocratique du Congo… Que vous inspire cette élection très controversée, au terme de laquelle Félix Tshisekedi a été officiellement proclamé vainqueur ?

Non, je n’ai pas de commentaire. Nous, nous avons au niveau de la CEDEAO [Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest] comme principe que les questions régionales doivent être réglées par les structures régionales. Donc il appartient à la communauté d’Afrique de l’Est [EAC] et la SADC [Communauté de développement d'Afrique australe] de régler ce problème. Je connais bien le président Kabila. Nous avons d’excellentes relations. Je connais bien également le président Tshisekedi que je recevrais d’ailleurs pendant ce sommet, et il appartient aux Congolais de trouver les arrangements pour que ce pays demeure en paix.

Quel bilan faites-vous de la présidence Kagamé à la tête de l’Union africaine ? Ne craignez-vous pas un coup de frein à ses réformes par le futur président égyptien, Abdel Fattah al-Sissi ?

Non, je ne le pense pas. D’abord, je crois que le président Kagamé a un bilan exceptionnel. La réforme des institutions, la réforme du financement de l’Union africaine, ce qui nous permettra quand même de pouvoir nous financer nous-mêmes.

Avec cette fameuse taxe…

Avec la taxe de 0,2%. Et nous, nous l’avons soutenu pour cela puisque c’est une formule que nous appliquons déjà au niveau de l’Union économique et monétaire ouest-africaine [UEMOA], au niveau de la CEDEAO. Moi, je suis heureux que nous l’ayons appliquée. La Côte d’Ivoire l’applique déjà. Et nous sommes le dixième contributeur au niveau de l’Union africaine. Et le président Kagamé est venu en visite officielle en Côte d’Ivoire en décembre. Nous avons eu un très bon échange. Je le félicite pour le travail qu’il a fait. Et je n’ai pas de doute que le président al-Sissi continuera sur la même voie.

Source : Rfi

 

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