En Irak, le gouvernement du Pre-mier ministre, Haïder al-Abadi, est déterminé à repousser Daesh dans ses derniers retranchements. Après la libération de Ramadi et Fallujah, cap sur Mossoul. Mais dans le pays, la situation politique reste tendue avec en toile de fond, la contestation du gouvernement.
Le 23 mai dernier, l'armée irakienne appuyée par les milices chiites et la coalition dirigée par les États-Unis qui mènent des frappes aériennes, lançait une offensive pour reprendre Fal-lujah, ville de la grande province d’An Anbar située à 50 km de Bagdad, et contrôlée par l’État islamique (EI) depuis janvier 2014. Après d’intenses combats qui ont jeté sur les routes des milliers de réfugiés, l’EI a essuyé un cuisant revers le 19 juin, avec la perte de la ville. Pour le groupe terroriste, c’est une nouvelle défaite après celle de Ramadi en décembre 2015, qui voit rétrécir son « califat » à cheval entre la Syrie et l'Irak. Si la ville n'a pas été entièrement reprise, le drapeau irakien flotte désormais sur le centre et le quartier général du gouvernement. Dès vendredi, le Premier ministre, Haïder al-Abadi, a déclaré que les forces irakiennes avaient conquis Fallujah, mettant en fuite les djihadistes qui, aux abois, se sont fondus parmi les populations fuyant les combats qui ont fait 32 000 déplacés. À l’en croire, le but recherché est de vaincre Daesh d'ici la fin 2016. D'ail-leurs, après Fallujah, une nouvelle offen-sive a été lancée pour reprendre la province de Ninive, chef-lieu de Mossoul, la deuxième grande ville d'Irak, également perdue depuis janvier 2014. Pendant ce temps, la situation politique reste tendue à cause de la contestation dirigée par les forces laïques, communistes et jeunes, avec le soutien de la haute autorité chiite. Elle appelle non seulement à la formation d’un gouvernement de technocrates pour remplacer l’actuel, majoritairement composé de chiites, et dans lequel toutes les communautés ne sont pas représentées, mais aussi à des réformes anti-corruption. M. Abadi, qui y est favorable, butte sur l’intransigeance des partis politiques. À cela vient s’ajouter la guerre par procuration que se livrent l’Arabie Saoudite et l’Iran, par le biais des rivalités entre sunnites et chiites.
BOUBACAR SANGARE