Togo : Dialogue de sourds

L’un des principaux points pour la suite du dialogue inter-togolais concerne les mesures d’apaisement dont la libération de plusieurs détenus.

« Comment discuter quand on ne parle pas le même langage ? » L’interrogation d’un internaute togolais sur Twitter illustre bien le sentiment de ceux qui s’intéressent au Togo. Le dialogue entre le pouvoir et l’opposition a démarré cette semaine sous l’égide la CEDEAO. Que peut-il en sortir ?

Le dialogue inter-togolais pour une sortie de crise a donc finalement démarré le lundi matin19 février, en présence du président ghanéen Nana Akufo-Addo, facilitateur du dialogue. Alors que la participation du gouvernement était remise en cause par l'opposition, cette dernière a fini par accepter que des ministres s'asseyent  à la table de negociation. La coalition de 14 partis d’opposition entend arracher le maximum d'avancées mais le dialogue qui a d'ailleurs été suspendu jusqu'au  vendredi 23 février soulève autant d'optimisme que de scepticisme.

 

Positions inconciliables ? 

Dans les débats sur la situation togolaise, qui ont cours sur presque toutes les antennes en ce moment, nombreux sont ceux qui se demandent comment concilier les positions affichées par les deux camps. Face à l’opposition, soutenue depuis aout 2017 par la rue, le camp du président Faure Gnassingbé brandit l’argument constitutionnaliste. Le chef de l’état qui est poussé vers la sortie par une contestation populaire qui ne faiblit pas au fil de mois, est encore dans son mandat jusqu’à 2020. « Difficile alors de lui demander de quitter le pouvoir, alors que rien ne l’y oblige », confie un diplomate proche de la médiation. « On demande à Faure de prendre l’engagement de ne plus se présenter » modère un activiste togolais qui reconnait que la négociation sur la base des arguments actuels, de part et d’autre, aboutira difficilement. « Chaque camp doit faire un pas et privilégier, enfin, l’intérêt de ce peuple qui aspire à l’alternance après 50 ans de pouvoir monocolore », poursuit notre interlocuteur, partisan de la ligne  médiane de la lutte de l’opposition : une fin de mandat sous surveillance du régime togolais avec des gestes de bonne volonté comme la libération des prisonniers politiques, une alternance à l’issue d’élections générales libres et transparentes dans deux ans. Vœu pieu pour de nombreux togolais qui avouent « ne plus avoir confiance en cette communauté internationale qui n’est pas arrivée, en plus de 20 ans et presqu’autant d’ « accord inter-togolais », à influer durablement sur le cours de la vie politique du pays. 

En attendant donc que cette énième médiation, celle de la dernière chance pour beaucoup, porte ses fruits, les Togolais continuent de battre le pavé et prient à l’invitation des acteurs de toutes les confessions religieuses, engagés dans une démarche d’intercession pour la paix dans le pays.

Célia d’Almeida 

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