Le 1er décembre prochain, les Gambiens iront aux urnes pour réélire Yahya Jammeh pour un cinquième mandat ou signifier son congé à celui qui dirige le pays depuis 22 ans. Le dimanche 30 octobre 2016, 490 délégués des partis d’opposition ont fait le choix de présenter une candidature unique face à M. Jammeh, en élisant Adama Barrow, 51 ans et jusque-là trésorier du principal parti d’opposition, le Parti démocratique uni (PDU). Son leader, Ousseynou Darboe, avait d’ailleurs été arrêté en avril au cours d’une manifestation pour réclamer des enquêtes sur la mort en détention de son secrétaire général, Solo Sandeng. Il a été condamné en juillet dernier à trois ans de prison avec dix-huit autres manifestants. « Nous avons mis nos différends de côté dans l’intérêt de ce pays. Les Gambiens sont fatigués par 22 ans de mauvaise gestion de Yahya Jammeh, auxquels nous mettrons fin quand nous irons aux urnes », a déclaré M. Barrow. En 2015, le sulfureux président gambien, candidat de l’Alliance pour la réorientation et la construction patriotique (APRC), a fait sauté le verrou de la limitation de mandat, créant ainsi une brouille avec la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). L’élection se déroulera en un seul tour, et le candidat arrivé en tête sera élu, même sans l’obtention de la majorité absolue des suffrages.