De violents combats ont opposé début septembre, dans l’État de Borno, deux factions rivales du groupe djihadiste nigérian Boko Haram, faisant plus d’une dizaine de morts dans le camp d’Aboubakar Shekau, le chef de l’organisation. Ce dernier, s’est vu évincé de sa position de leader au profit de Abou Mosab al-Barnaoui, désigné nouveau calife du mouvement par l’État islamique début août. Selon les témoignages d’habitants de l’État de Borno, le groupe d’ al-Barnaoui a systématiquement lancé des attaques contre les villages tenus par les membres du camp Shekau. Le nouveau calife reproche à l’ancien leader ses attaques aveugles contre des civils majoritairement musulmans. Son leadership semble se posi- tionner sur une ligne moins extrémiste que son prédécesseur, et plus proche du « vrai djihad » pratiqué par le mouvement à ses débuts. Selon des sources bien informées, Abou Mosab al-Barnaoui serait le fils de Mohamed Yusuf, le fondateur de la secte Boko Haram. À la mort de ce dernier, en 2009, son bras droit, Aboubakar Shekau, le remplace et pratique rapidement la terreur, se coupant de l’ancrage populaire qui faisait la force du mouvement. Depuis un an, la coalition militaire internationale appuyée par les services de renseignements occiden- taux porte des coups durs à l’organisation. Un doute plane, en outre, sur l’état de santé d’Aboubakar Shekau, qui aurait été grièvement blessé lors d’un raid de l’armée nigériane.
Olivier DUBOIS