Régulièrement cité dans des affaires polémiques, le Président brésilien Jair Bolsonaro fait face à une contestation populaire et est sous le coup d’une enquête.
Le Tribunal supérieur électoral (TSE) du Brésil a décidé le 2 août d'enquêter sur le président Jair Bolsonaro pour ses attaques constantes et sans preuves contre la légitimité du système de vote électronique, en place depuis 1996. Selon l’AFP, la haute juridiction a également demandé au Tribunal fédéral suprême (STF) d'enquêter sur le leader d'extrême droite pour propagation de fausses nouvelles lors d'une intervention sur Facebook où il s'est dit convaincu qu'il y avait eu des fraudes lors des deux dernières élections présidentielles. L’enquête déterminera si le Président Bolsonaro a commis dls délits « d’abus de pouvoir économique et politique, d’utilisation abusive des médias, de corruption, de fraude, de veto d’agents publics et de propagande dans ses attaques contre le système de vote électronique et la légitimité des élections générales de 2022 ».
Scandales
Cela fait plusieurs semaines que le président est au centre des critiques et des contestations. Le 24 juillet dernier, des dizaines de milliers de Brésiliens sont descendus dans les rues pour le quatrième week-end consécutif en réclamant sa destitution pour sa gestion de la crise sanitaire, alors que le bilan de l’épidémie dépasse le demi-million de morts. L’opposition avait déposé le 30 juin une plainte en destitution avec 20 accusations différentes contre Jair Bolsonaro, mais il dispose toujours de suffisamment de soutiens au Congrès. Les Brésiliens, dont une grande partie l’avait plébiscité en 2018, se montrent de plus en plus sceptiques à son égard. Son taux d’approbation a atteint un plus bas de 24 % mi-juillet et les sondages suggèrent qu’il perdra l’élection présidentielle d’octobre face à son prédécesseur de gauche, Luiz Inacio Lula da Silva. À la même période, plus de 54% des citoyens étaient favorables à l’ouverture d’une procédure de destitution contre Bolsonaro. Au milieu des scandales, le président est également l’une des cibles de la commission parlementaire d'enquête sur la gestion de la Covid-19 qui a dénoncé la corruption au ministère de la Santé et a mis en cause le chef de l’État. Elle a pointé du doigt un groupe de « ripoux au sein des forces armées » qui cherchait à truquer l'importation de vaccins. Cerné, Bolsonaro dispose quand même toujours de soutiens dans la population. Certains ont manifesté la semaine dernière pour le lui témoigner.
Boubacar Sidiki Haidara