Vatican Papabili : ni Français, ni Italiens

Le Vatican a parlé. Et c’est une voix américaine qui s’est élevée dans la fumée blanche du 8 mai 2025 : Robert Francis Prevost, cardinal discret mais influent, devient Léon XIV, 267e successeur de Pierre. Premier pape originaire des États-Unis, il vient clore une nouvelle page du conclave où les grands favoris ont, une fois encore, été laissés à la porte de la Sixtine.

À chaque conclave, le monde catholique retient son souffle, nourri par les spéculations. Les « papabili » ces cardinaux pressentis comme papes, suscitent fantasmes et pronostics. Les Italiens espéraient un retour au bercail. Avec Matteo Zuppi, Pietro Parolin ou encore Pierbattista Pizzaballa, la péninsule s’y voyait déjà. Quant aux Français, Jean-Marc Aveline apparaissait comme une surprise séduisante. Mais le Vatican a une fois de plus contredit les pronostics.

L’histoire récente montre une constante : les papes ne viennent jamais de là où on les attend. En 1978, Karol Wojtyla, pape polonais, brisait 450 ans de suprématie italienne. En 2005, l’Allemand Benoît XVI prenait la suite. Puis, en 2013, un Argentin, Jorge Mario Bergoglio, devint François. Et aujourd’hui, c’est un Américain, passé par le Pérou et forgé à la rigueur des Augustins, qui monte sur le trône de saint Pierre.

En Italie, la déception est palpable. Malgré leur présence nombreuse au sein du collège cardinalice et leur emprise historique sur la Curie, les candidats transalpins se sont vus écartés, divisés, ou jugés trop liés à une Église européenne en perte d’influence. La volonté de refléter l’universalité de la foi l’a une fois encore emporté sur les considérations identitaires.

Quant aux Français, leurs espoirs, bien que nourris par une visibilité accrue de certains prélats, restent sans lendemain. La barrière linguistique, la prudence géopolitique et les équilibres internes à la Curie freinent l’émergence d’un pape venu de l’Hexagone depuis Avignon.

Ainsi, le conclave de 2025 confirme une règle tacite : jamais les favoris ne sont élus. À Rome, le Saint-Esprit aime surprendre. Et les bookmakers vaticans se trompent plus souvent qu’ils ne gagnent. Le nouveau pape n’est ni latin de Rome ni gaulois d’Avignon. Il est américain, ancré dans la diversité du catholicisme mondial. L’Église regarde désormais vers Chicago et le Pérou. L’universalité catholique s’écrit désormais en dehors de l’Europe.

Siondenin Yacouba Soro 

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