Prévenir avant le pic, pour ne pas surcharger les hôpitaux. Le Président sud-africain Cyril Ramaphosa a décidé de réimposer un couvre-feu et de suspendre à nouveau la vente d'alcool face à la recrudescence des cas de Covid-19 dans son pays.
« Alors que nous nous dirigeons vers le pic des infections, il est vital que nous ne surchargions pas nos cliniques et nos hôpitaux avec des blessures liées à l'alcool qui auraient pu être évitées », a déclaré le président dans une allocution télévisée le dimanche 12 juillet.
L'interdiction d'alcool intervient quelques semaines seulement après qu'une autre interdiction de trois mois ait été levée dans le but de prévenir les bagarres en état d'ivresse, de réduire la violence domestique et d'éliminer la consommation excessive d'alcool en fin de semaine qui prévaut dans toute l'Afrique du Sud.
Les médecins et la police affirment que la précédente interdiction a contribué à une forte baisse des admissions d'urgence à l'hôpital.
Le principal parti d'opposition du pays, l'Alliance démocratique, a accusé le gouvernement d'utiliser l'interdiction de l'alcool comme bouc émissaire de son incapacité à fournir des soins de santé adéquats dans le contexte de la crise du coronavirus, selon une correspondance de la BBC Afrique à Johannesburg. De nombreux Sud-africains ont également du mal à digérer cette mesure.
Le président a estimé que la décision, bien que délicate, était nécessaire si le pays veut avoir un espoir de sauver des vies. « Il y a un certain nombre de personnes qui se sont mises à organiser des fêtes, qui ont bu et qui se promènent dans des endroits bondés sans porter de masques ». Les hôpitaux publics sont tout simplement à court de lits et une partie de cette situation, selon les experts de la santé, est due à des traumatismes liés à l'alcool, rapporte la BBC Afrique. Des experts en santé ont prévu que le pic de la pandémie de coronavirus dans le pays serait atteint entre juillet et novembre 2020, pouvant provoquer la mort d'au moins 40 000 personnes. Le Président Ramaphosa a déclaré que le pays était toujours confronté à une « grave » pénurie de plus de 12 000 agents de santé, dont des infirmières, des médecins et des physiothérapeutes. Il était donc indispensable selon lui de réintroduire ces mesures pour faire face à la crise sanitaire.
Boubacar Sidiki Haidara
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