Donald Trump a été investi 47ème Président des États-Unis le 20 janvier 2025, marquant le début d'une série de mesures strictes en matière d'immigration. Parmi les décisions phares, il a déclaré l'état d'urgence national à la frontière sud des États-Unis, avec pour objectif d'arrêter immédiatement les entrées illégales et d'entamer le processus de déportation de millions de « criminels étrangers » vers leurs pays d'origine.
Lors de sa campagne électorale, Donald Trump avait promis de mener « la plus grande opération d'expulsion de l'histoire américaine ». Fidèles à cet engagement, quelques minutes après son investiture, les États-Unis ont désactivé l'application CBP One, qui permettait aux migrants de planifier légalement leur entrée et d'obtenir un permis de travail. Plus d'un million de personnes avaient utilisé cette application pour organiser leur arrivée à huit points de passage frontaliers, désormais tous fermés.
Par ailleurs, outre la mesure visant à renforcer la sécurité et à accélérer les expulsions, Trump a également annoncé le déploiement de soldats à la frontière pour empêcher les entrées illégales et son intention de renforcer le mur frontalier construit lors de son premier mandat.
Records battus à la frontière américano-mexicaine
Les flux migratoires à la frontière entre le Mexique et les États-Unis ont atteint des niveaux sans précédent ces dernières années. En 2023, on estimait que 10 000 personnes tentaient de traverser illégalement la frontière chaque jour.
Parmi ces migrants, un nombre croissant provient de pays africains. Beaucoup entreprennent un long périple, traversant l'Atlantique pour rejoindre des pays d'Amérique latine comme le Nicaragua, avant de poursuivre leur route vers le nord en direction des États-Unis. En 2023, plus de 520 000 personnes ont traversé la jungle du Darién, qui sépare la Colombie du Panama, soit une augmentation de 109% par rapport à 2022.
Les mesures drastiques de l'administration Trump ont suscité des réactions préoccupées de la part des pays voisins, notamment le Mexique. Le gouvernement mexicain, dirigé par Claudia Sheinbaum, a exprimé son inquiétude face à la militarisation de la frontière et à la possible désignation des cartels de la drogue comme organisations terroristes, ce qui pourrait entraîner une intervention militaire américaine sur le sol mexicain. En réponse, le Mexique a mis en place des initiatives telles que l'application ConsulApp et le plan « México te abraza » pour soutenir les migrants.
Beaucoup d’observateurs s’attendent à d’autres changements majeurs dans la politique migratoire des États-Unis. Les mesures annoncées et mises en œuvre dès l’investiture de Donald Trump témoignent d'une volonté de durcissement sans précédent. Les implications humanitaires, économiques et diplomatiques de ces politiques seront scrutées dans les mois à venir.