Le Nigeria a lancé lundi son premier registre national des délinquants sexuels, créant une base de données sur les personnes reconnues coupables de violences sexuelles, un domaine longtemps négligé par la justice et les pouvoirs publics. Ce registre contiendra les noms de toutes les personnes reconnues coupables de violences sexuelles depuis 2015 et sera disponible en ligne pour aider le public, les organismes publics et la police à vérifier leurs antécédents et à identifier les récidivistes. Les suspects qui n'ont pas été condamnés seront également enregistrés, mais dans un registre accessible uniquement à la police et à la justice, a annoncé l'Agence nationale pour la lutte contre la traite des êtres humains au Nigeria (NAPTIP), responsable de ce programme, principalement financé par l'Union européenne. « Le registre est un premier pas pour mettre fin aux violences faites aux femmes », a déclaré la ministre des Affaires humanitaires Sadiya Farouq, qui a salué cette initiative. Elle a déclaré que la crise humanitaire et sécuritaire qui sévit dans le nord-est du Nigeria, conséquence de l'insurrection djihadiste de Boko Haram, a entraîné une forte augmentation des abus sexuels dans le pays. Un groupe initial de quinze ONG locales aura accès aux rapports de la police et devra surveiller les médias pour mettre à jour le registre tous les mois.
B.S.H.