Même s’il n’a jamais prononcé ce mot pendant son allocution du lundi 8 août, l’empereur Akihito du Japon, âgé de 82 ans, a demandé à son peuple de lui permettre de passer le témoin de son vivant. La Constitution lui interdisant en effet de se prononcer directement sur le système impérial, il a donc proposé de transférer ses fonctions à son fils, le prince héritier Naruhito. « Quand je vois ma forme décliner progressivement, je m’inquiète de la difficulté à remplir mes fonctions en tant que symbole de l’État», a-t-il déclaré dans une rare allocution télévisée. Akihito, qui est sur le trône depuis 1989 et a placé son règne sous le signe de « l’accomplissement de la paix » (ère Heisei), appelle ainsi à un débat sur des lois qui l’obligent à rester empereur jusqu’à la fin de sa vie. À sa demande, le Premier ministre Shinzo Abe a répondu qu’il recevait « avec sérieux les mots de Sa Majesté l’Empereur et nous devons y réfléchir profondément ». Un sondage indique que 85% des Japonais sont favorables à ce qu’Akihito puisse abdiquer si tel est son souhait, compte tenu de sa santé.