Presqu’une semaine après la tentative de coup d’État ratée du vendredi 15 juillet en Turquie, il ne fait plus aucun doute que le grand gagnant est le président turc, Recep Tayyip Erdogan. Ce coup d’État pose de nombreuses questions, car plutôt mal mené, mais surtout parce que les conséquences sont terribles pour l’opposition. Les arrestations se sont multipliées, et pas seulement dans les rangs des militaires putschistes : c’est un total de 7 543 militaires et magistrats qui ont été placés en garde à vue et 9 000 policiers et gendarmes qui ont été démis de leur fonction. Beaucoup d’observateurs estiment que ces « rafles », à peine quelques heures après le retour d’Erdogan à Ankara pour acter l’échec du coup d’État, suggèrent une liste préparée à l’avance. Ainsi, cette tentative de putsch s’est transformée en un heureux coup de balai pour Erdogan, qui voit son pouvoir renforcé, et la voie ouverte pour la modification constitutionnelle et le régime présidentiel dont il rêve depuis si longtemps.
B.S