MBS dans la tourmente

Plusieurs dizaines de militants des droits de l’Homme et journalistes tunisiens ont organisé le lundi 26 novembre une manifestation contre la visite du prince héritier d'Arabie Saoudite, Mohammed Ben Salman, prévue pour le lendemain. Depuis l’affaire Khashoggi, la popularité de MBS s’est effritée. Pour ne rien arranger, l’ONG Human Rights Watch a déposé plainte contre lui auprès des autorités argentines.

La manifestation a eu lieu sur l'avenue Habib Bourguiba, dans le centre de Tunis. Les manifestants brandissaient des tracts revendiquant « la liberté pour les femmes saoudiennes » ou accusant « Ben Salman [d'être] le meurtrier en chef », faisant ainsi allusion à l’assassinat du journaliste Jamal Khashoggi.

« La révolution tunisienne ne peut accepter de recevoir (Ben Salman) et l'autoriser à se laver de ce meurtre (par cette visite) », a expliqué Soukaina Abdessamad, membre du Syndicat des journalistes tunisiens.

Pour Messaoud Romdhani, Président du Forum tunisien des droits économiques et sociaux (FTDES), cité par RFI, le refus de cette visite se base sur trois raisons majeures : « la première, c’est la mort de Khashoggi, un crime ignoble. Deuxième chose, c’est la guerre yéménite, où il y a des dizaines de milliers de civils morts et blessés. Et, troisième chose, la situation des droits de l’Homme dans son pays ». En Algérie aussi, des voix se font entendre contre cette visite.

Une pétition « Non à la venue de Mohammed Ben Salman en Algérie » a été signée par plus de 2.000 personnes à la date du mardi 27 novembre. « Non à la visite de MBS, le prince Mohammed Ben Salman, au pays des 1,5 millions de martyrs. Simplement parce que les circonstances ne s'y prêtent pas. L'objectif de ce voyage est de s'innocenter de graves faits, dont des guerres… », affirme le texte.

Plainte du HRW

L’organisation de défense des droits de l’Homme Human Rights Watch a porté plainte le 26 novembre devant la justice argentine contre MBS, qui doit se rendre le 30 novembre au G20 à Buenos Aires, dans les dossiers Khashoggi et du Yémen. « Les autorités judiciaires argentines ont commencé à analyser une plainte sur le rôle présumé du prince héritier Mohammed Ben Salman sur de possibles crimes de guerre commis par la coalition menée par l’Arabie saoudite au Yémen et des cas de torture par des responsables saoudiens », écrit l’ONG dans un communiqué.

HRW a également demandé à la justice argentine d’enquêter sur la « possible complicité » de MBS dans le meurtre du journaliste saoudien Jamal Khashoggi, le 2 octobre, à l’intérieur du consulat saoudien à Istanbul.

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